Fil d'Ariane
Au Myanmar, l’ONU est alarmée par la reprise des combats dans l'État de Rakhine
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est déclaré alarmé vendredi par la reprise des combats entre les militaires et l'armée d'Arakan dans l'État de Rakhine, au Myanmar, après un cessez-le-feu informel de 12 mois.
« Cette situation fait peser de graves risques sur les communautés de l'ethnie Rakhine et Rohingya », a souligné un porte-parole du Haut-Commissariat, Jeremy Laurence, lors d’un point presse à Genève.
Cette reprise des combats dans l’Etat de Rakhine intervient dans un contexte d’évolution rapide de la situation au Myanmar, où les groupes armés antimilitaires et leurs alliés ont fait des progrès significatifs et où plusieurs centaines de soldats auraient choisi de déposer les armes.
Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, il est essentiel que toutes les personnes capturées soient traitées avec humanité. Les représailles sont absolument interdites – les soldats ne sont pas collectivement responsables des crimes et des violations des droits de l'homme qui ont été commis par l'armée.
200.000 personnes déplacées
Compte tenu de l'évolution rapide de la situation sur le terrain, le HCDH souligne qu’il est impératif que toutes les parties respectent strictement le droit international relatif aux droits humains et le droit international humanitaire, en particulier pour protéger les civils. « Les commandants doivent le faire savoir clairement au personnel armé sous leur direction et leur contrôle », a insisté Jeremy Laurence.
Jusqu'à présent, les combats ont fait environ 70 morts et plus de 90 blessés parmi les civils, et plus de 200.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays depuis le 27 octobre, selon les chiffres du Haut-Commissariat.
Le HCDH craint, compte tenu des tendances passées, qu'au fur et à mesure que l'armée perd du terrain sur de multiples fronts, sa réponse ne déchaine encore davantage de force avec des frappes aériennes et de barrages d'artillerie indiscriminés et disproportionnés. Au cours des deux dernières années, le HCDH a ainsi documenté l'impact sévère de ces tactiques sur la population civile.
Le Haut-Commissariat appelle à nouveau les États Membres, en particulier ceux qui ont de l'influence sur les parties, à intervenir de manière décisive en intensifiant leurs efforts pour mettre fin à cette crise et protéger la population civile, et à renouveler la pression en faveur d'un transfert pacifique du pouvoir à un gouvernement civil représentatif, a conclu M. Laurence.