Fil d'Ariane
L’ONU appelle à enquêter sur le meurtre d'au moins 70 civils au Burkina Faso
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a appelé mercredi à enquêter sur le meurtre de civils au Burkina Faso, alors que des rapports alarmants font état d’un massacre qui aurait eu lieu la semaine dernière dans la région Centre-Nord.
Selon plusieurs sources, un grand nombre de civils, principalement des enfants, des femmes et des personnes âgées, auraient été tués entre les 5 et 8 novembre 2023 dans le village de Zaongo, situé dans la province de Namentenga, elle-même faisant partie de la région Centre-Nord, a précisé une porte-parole du HCDH, Liz Throssell.
Les circonstances sont encore incertaines, mais les autorités ont confirmé au moins 70 décès. Le HCDH mentionne cependant certains rapports indiquant qu'une centaine de personnes pourraient avoir été tuées et un grand nombre blessées.
L’incident, au cours duquel plusieurs propriétés ont été incendiées, aurait également conduit les villageois à fuir la zone.
La zone encore difficile d’accès
« Notre bureau au Burkina Faso continue de rechercher des informations sur ce qui s'est passé mais n’est pas à ce stade en mesure d'identifier les auteurs. Pour des raisons de sécurité, il est difficile d'accéder à la zone et de parler aux témoins et aux survivants », a réagi Mme Throssell.
« Nous appelons les autorités de transition à mener rapidement une enquête approfondie, indépendante et transparente sur ces allégations graves », a-t-elle souligné, en appelant à ce que les auteurs « soient traduits en justice, dans le cadre de procès équitables et transparents » et à ce que des réparations soient accordées aux victimes.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à Daech, qui ont fait plus de 17.000 morts civils et militaires.
De nombreuses localités ciblées par les violences ont été désertées, faisant plus de 2 millions de déplacés internes. Le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, a affirmé faire de la lutte anti-djihadiste sa priorité.