Fil d'Ariane
Gaza : le chef de l'humanitaire de l’ONU dévoile un plan en 10 points « pour freiner le carnage »
Le chef de l'humanitaire de l'ONU a dévoilé mercredi un plan en 10 points « pour freiner le carnage » à Gaza, qui se concentre sur une expansion majeure de l'aide dans l'enclave palestinienne déchirée par la guerre, ainsi qu'un nouvel appel à un cessez-le-feu humanitaire et à la libération des otages, qui ont été enlevés lors des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.
L'initiative de Martin Griffiths, chef du Bureau de la coordination de l'aide humanitaire de l'ONU, OCHA, intervient plus de cinq semaines après que les militants du Hamas ont tué 1.200 personnes en Israël et pris environ 240 otages.
Les bombardements et les opérations terrestres par l'armée israélienne qui ont suivi ont détruit des milliers de bâtiments à Gaza et auraient coûté la vie à plus de 11.000 civils, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza.
Arrêtez le massacre
« Alors que le carnage à Gaza atteint chaque jour de nouveaux niveaux d’horreur, le monde continue d’être sous le choc alors que les hôpitaux sont la cible de tirs, que des bébés prématurés meurent et qu’une population entière est privée des moyens de survie de base », a déclaré M. Griffiths. « Cela ne peut pas continuer ».
Dans un appel aux parties belligérantes et à tous ceux qui sont capables d’exercer une influence sur elles pour qu’elles tiennent compte de cette initiative, M. Griffiths a souligné la nécessité d’assurer un « flux sûr et continu de convois d’aide » vers Gaza.
Selon le plan en 10 points, des points de passage supplémentaires devraient être ouverts dans l'enclave, en plus de Rafah depuis l'Égypte, y compris Kerem Shalom, et les fournisseurs du secteur privé devraient également être inclus dans ce plan.
Réponse globale dirigée par l’ONU
Rejetant les suggestions selon lesquelles l'ONU manque d'une stratégie globale d'aide humanitaire, M. Griffiths a insisté lors d'une conférence de presse à Genève sur le fait qu'il suivait les mêmes principes humanitaires fondamentaux qui s'appliquaient à chaque crise.
Néanmoins, cette initiative reflète les besoins croissants liés au nombre croissant de personnes quittant désormais le nord de l'enclave pour le sud, a-t-il déclaré aux journalistes à Genève.
« Le mot clé ici est que l’aide continue doit être fiable… Les gens doivent savoir qu’une aide arrivera demain ou après-demain », a-t-il dit. « Ils doivent savoir qu’ils ont le temps de consommer ces fournitures, car d’autres arriveront au moment suivant ».
L’accès au carburant est essentiel
L'accès au carburant, condition essentielle à l'acheminement de toute aide, devrait également être rendu possible « en quantités suffisantes » pour fournir les services de base, et l'ONU et ses partenaires devraient être autorisés à augmenter le nombre d'abris disponibles pour toutes les personnes contraintes de quitter leur domicile dans le nord de Gaza suite à l'ordre d'évacuation de l'armée israélienne.
Des fonds supplémentaires pour la réponse humanitaire sont également nécessaires, a souligné M. Griffiths, soulignant qu'ils s'élèvent désormais à 1,2 milliard de dollars.
Les centres de distribution de l'aide de l'ONU et de ses partenaires devraient également être permis et les civils devraient être autorisés « à se déplacer vers des zones plus sûres et à retourner volontairement à leur domicile », a déclaré le responsable de l'ONU.
Plus tôt mercredi, un camion transportant 23.000 litres de carburant est entré à Gaza, mais les autorités israéliennes ont limité son utilisation au seul transport de l'aide depuis Rafah. Au moins 120.000 litres par jour sont nécessaires pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux, les ambulances, les usines de dessalement, les usines de traitement des eaux usées et les télécommunications.
Ce problème peut être facilement résolu, selon l'ONU : l'approvisionnement en électricité doit être rétabli et suffisamment de carburant doit pouvoir entrer pour faire fonctionner les infrastructures vitales et distribuer l'aide vitale.