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Niveau record des gaz à effet de serre : « Nous continuons à aller dans la mauvaise direction », selon l’OMM

Les gaz à effet de serre, qui piègent la chaleur dans l’atmosphère, ont atteint une fois de plus des niveaux record l’an dernier et la tendance à la hausse n’est pas près de s’inverser, selon un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Pour la première fois, en 2022, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre le plus important, ont dépassé de 50 % les valeurs préindustrielles, et ont continué à augmenter en 2023.

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La dernière fois que la Terre a connu une teneur comparable en CO2, il y a 3 à 5 millions d’années, la température était alors de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer excédait de 10 à 20 mètres le niveau actuel, indique le rapport.

Réchauffement et acidification des océans

« Malgré des décennies d’avertissements de la part de la communauté scientifique, la publication de milliers de pages de rapports et l’organisation de dizaines de conférences sur le climat, nous continuons à aller dans la mauvaise direction », déplore le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, à l’occasion de la sortie de ce bulletin. 

Tant que les émissions se poursuivront, le COcontinuera à s’accumuler dans l’atmosphère et à générer une hausse de la température mondiale. Étant donné la durée de vie du dioxyde de carbone, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes sont rapidement réduites à zéro, selon le rapport de l’OMM.

A quelques jours de l'ouverture de la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP28, aux Emirats arabes unis, Petteri Taals prévient : « Le niveau actuel des concentrations de gaz à effet de serre nous conduit vers une augmentation des températures bien supérieure aux objectifs de l’Accord de Paris d’ici à la fin du siècle. Les conditions météorologiques deviendront plus extrêmes : chaleur intense et fortes précipitations, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer et réchauffement et acidification des océans. Nous assisterons à une flambée des coûts socio-économiques et environnementaux. Il est urgent de réduire la consommation de combustibles fossiles ».

« Tout ce qu’il faut maintenant c’est la volonté politique pour agir »

Pour davantage comprendre les conséquences des émissions des gaz à effet de serre sur le climat, l’OMM a créé récemment la Veille mondiale des gaz à effet de serre. Cette initiative doit permettra d’obtenir des informations essentielles pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, qui sont de contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels tout en continuant d’œuvrer pour la limiter à 1,5 °C.

L’OMM espère que le rapport sur les émissions de gaz à effet de serre entrainera une mobilisation des Etats à Dubaï, la ville qui accueillera la COP28.

« La bonne chose, c’est que le monde dispose aujourd’hui de la meilleure information qu’on n’ait jamais eue sur les flux des gaz à effet de serre. C’est maintenant aux pays d’agir au sein de la COP. Ils ont l’information. Tout ce qu’il faut maintenant c’est la volonté politique pour agir », conclut Lorenzo Labrador, officier scientifique à l’OMM, au micro d’ONU Info