Fil d'Ariane
Au Myanmar, la situation humanitaire s'aggrave en raison des conflits et des inondations
Les conflits en cours, les inondations causées par la mousson et les restrictions en matière d'accès aggravent la situation humanitaire des communautés vulnérables au Myanmar, ont prévenu lundi les Nations Unies.
Les affrontements se sont intensifiés dans le nord de l’Etat Shan, où les combats entre les groupes ethniques armés et les forces armées du Myanmar ont causé le déplacement de plus de 50.000 personnes depuis le 26 octobre dernier.
Dans son point presse quotidien, Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, s’inquiétait vendredi que les routes essentielles dans le nord du Shan continuent d'être obstruées par des checkpoints exploités par les deux camps.
Les services téléphoniques et Internet restent limités en dehors de la municipalité de Lashio, et l'aéroport principal est fermé depuis l'escalade des combats, a-t-il relevé.
Plus de deux millions de personnes sont aujourd'hui déplacées à l'intérieur du pays, souvent à plusieurs reprises, ce qui diminue leur capacité d'adaptation à chaque déménagement, souligne le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).
En plus, les inondations incessantes de la mousson, en particulier dans le sud-est, ont causé de graves pertes économiques et agricoles, aggravant une situation humanitaire déjà critique en raison du conflit.
Les restrictions administratives et physiques amplifient les souffrances en retardant ou en forçant l'annulation des livraisons d'aide, indique également OCHA.
Un tiers des personnes dans le besoin ont reçu une assistance
Le Bureau déplore que le Plan d'intervention humanitaire et les appels éclairs pour la réponse au cyclone Moka, d'un montant de 887 millions de dollars, restent gravement sous-financés, avec seulement 28 % des fonds requis reçus.
Une aide financière supplémentaire immédiate et l'assouplissement des restrictions d'accès sont impératifs pour que la communauté humanitaire puisse répondre aux besoins urgents, plaide OCHA.
Malgré cette situation financière et sécuritaire difficile, l'aide vitale aux civils touchés – y compris de l'argent, de la nourriture et des articles de secours essentiels – se poursuit dans la mesure du possible, a indiqué le porte-parole du Secrétaire général : « Nous estimons qu'un tiers des personnes dans le besoin ont reçu une forme d'assistance jusqu'à présent ».
La communauté humanitaire du Myanmar exhorte toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à protéger la vie et le bien-être des civils et, bien sûr, des travailleurs humanitaires qui tentent d'aider les civils, a également rappelé Stéphane Dujarric.