Fil d'Ariane
Une sergent-chef de la MINUSCA reçoit le prix de la policière de l'ONU de l'année
L'Indonésienne Renita Rismayanti, qui exerce au sein de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine, recevra jeudi le Prix de la policière de l'ONU de l'année, dans le cadre de la Semaine de la police des Nations Unies, qui se déroule au Siège de l'ONU du 13 au 17 novembre.
La sergent-chef Rismayanti est responsable de la base de données criminelles de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
À ce titre, elle a contribué à la conception et au développement d’une base de données permettant à la police de l’ONU de cartographier et d’analyser les lieux criminogènes et de troubles à l’ordre public, ce qui aide les forces de sécurité du pays à mieux planifier leurs opérations en soutien à la population locale.
L'innovation récompensée
« L’innovation de la sergent-chef Rismayanti et ses efforts pour exploiter les données au sein des opérations de paix des Nations Unies et de la police de la République centrafricaine ont contribué de manière significative au renforcement de la sécurité des communautés vulnérables, notamment des femmes et des filles », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix.
« Elle illustre parfaitement la façon dont la participation et le leadership des femmes dans le maintien de la paix améliorent l’efficacité de notre travail de protection et de consolidation de la paix afin de mieux répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain », a réagi le haut responsable.
La sergent-chef de police Rismayanti s'est dite chanceuse de pouvoir utiliser ses compétences technologiques pour améliorer la sécurité des habitants de la République centrafricaine. « J’espère que la visibilité donnée par ce prix renforcera chez les femmes et les jeunes filles l’idée que tous les domaines d’expertise de la police nous sont ouverts », a-t-elle dit.
À 27 ans, elle est la plus jeune policière des Nations Unies à remporter ce prix.
Ayant commencé sa carrière au sein de la Police nationale indonésienne en tant que spécialiste de l’information en 2014, elle a également travaillé dans les domaines de la formation, de l’administration et de la logistique.
« Ayant accompli tant de choses en utilisant le pouvoir de la technologie dans un domaine traditionnellement dominé par les hommes, la sergent-chef Rismayanti représente l’avenir de la police des Nations Unies », a déclaré Faisal Shahkar, Conseiller de la police des Nations Unies.
« Elle et ses collègues contribuent à renforcer la confiance entre les autorités locales et les communautés, ce qui rend le travail de la police des Nations Unies plus efficace et sécurise davantage la population », a ajouté M. Shahkar.
« Renforcer la confiance »
Le Prix de la policière de l’année des Nations Unies a été créé en 2011 pour reconnaître les contributions exceptionnelles des femmes policières aux opérations de paix des Nations Unies et pour promouvoir l’autonomisation des femmes.
Environ 10.000 policiers des Nations Unies sont autorisés à servir dans 16 opérations de paix des Nations Unies, où ils travaillent à renforcer la paix et la sécurité internationales en soutenant les pays hôtes dans les situations de conflit, d’après conflit et d’autres situations de crise.
La participation des femmes dans la force a doublé depuis 2015. À ce jour, la police des Nations Unies a dépassé tous les objectifs fixés pour 2023 dans le cadre de la Stratégie pour la parité entre les hommes et les femmes en uniforme du Département. Et dans deux des quatre catégories de personnel, la police des Nations Unies a déjà dépassé l’objectif de 2028.
En septembre 2023, les femmes policières représentaient 43,1 % des officiers professionnels sous contrat au Siège des Nations Unies, 24,6 % des officiers professionnels sous contrat sur le terrain, 31,8 % des officiers de police individuels et 15,6 % des membres des unités de police constituées. Les femmes occupent également six postes sur 13 (soit 46,2 %) en tant que cheffes ou cheffes adjointes de la police au Mali, à Chypre, au Kosovo, au Soudan du Sud et à Abyei.