Fil d'Ariane
Ukraine : l'ONU condamne l'attaque meurtrière d'un navire civil à Odessa
La Coordinatrice humanitaire pour l'Ukraine, Denise Brown, s’est dite indignée par l’attaque, survenue mercredi, d’un navire civil, alors qu'il entrait dans le port de la ville d’Odessa, tuant un employé du port et blessant des membres d'équipage.
Partageant ses condoléances avec la famille de l’employé tué et espérant le prompt rétablissement des blessés, Mme Brown a souligné que cette attaque s’était produite quelques jours seulement après une série de frappes ayant tué et blessé des civils, détruit des réserves de céréales et endommagé un musée des Beaux-Arts vieux de 124 ans dans la même ville Odessa, située dans le sud de l’Ukraine, au bord de la mer Noire.
Depuis que l'Initiative de la mer Noire a pris fin en juillet, 30 attaques ont frappé des installations portuaires ukrainiennes mais c’est la première fois que des civils sont tués ou blessés à bord d'un navire civil, a relevé la Coordinatrice humanitaire, ajoutant que les conséquences de ces « attaques brutales et incessantes » de la Russie contre les installations portuaires dévastent l'économie ukrainienne et empirent la situation de centaines de millions de personnes confrontées à la faim dans le monde, alors même que le droit international humanitaire interdit strictement les attaques contre les infrastructures civiles.
Attaques quasi quotidiennes
La guerre en Ukraine, qui fait rage depuis plus de 20 mois, « ne montre aucun signe de fléchissement, laissant derrière elle une traînée de dévastation et d'immenses souffrances », a déclaré mercredi un autre haut responsable onusien, Miroslav Jenča, devant le Conseil de sécurité.
Le Sous-secrétaire général des Nations Unies aux affaires politiques a exprimé son inquiétude face aux « attaques continues et quasi quotidiennes » contre des civils et des infrastructures civiles dans toute l'Ukraine.
« Des milliers de civils ont été tués ou blessés et des millions ont été déplacés », a-t-il déclaré aux ambassadeurs, ajoutant que près de la moitié de la population – environ 17,6 millions de personnes – avait besoin d'une aide vitale.
Le cap des deux ans de guerre approche
933 personnes ont été tuées et 18.302 autres blessées depuis l’invasion à grande échelle de la Russie en février de l’année dernière, selon un dernier bilan du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), mais les chiffres réels sont probablement considérablement plus élevés, car de nombreux rapports provenant de zones où les hostilités sont en cours attendent toujours d'être corroborés.
La guerre a eu un impact sur les services essentiels, notamment l'accès à l'éducation, aux soins de santé, au logement, à la nourriture et à l'eau potable.
« Les dernières semaines ont été marquées par une escalade des attaques contre les infrastructures essentielles, notamment énergétiques, à travers le pays. Leur impact sur la vie des civils est particulièrement préoccupant, surtout à l'approche de l'hiver », a prévenu M. Jenča, qui a fermement condamné des violences « interdites par le droit international humanitaire », « inacceptables » et « devant cesser immédiatement ».
Le cap des deux ans de guerre approchant, le haut fonctionnaire s’est inquiété des risques d'une nouvelle escalade et de l'impact de la guerre sur la population ukrainienne, ainsi que sur la sécurité régionale et internationale.
Visite d'enquêteurs de l'ONU la semaine prochaine
Trois membres de la Commission d'enquête internationale indépendante des Nations Unies sur l'Ukraine entreprendront leur prochaine visite dans le pays de lundi à jeudi prochain. Les commissaires se rendront à Kyïv pour enquêter sur des allégations de violations des droits humains et du droit international humanitaire.
Les trois commissaires devraient rencontrer des responsables gouvernementaux, des membres de la société civile, des représentants d'agences onusiennes et d'organisations internationales pour discuter de la situation dans le pays.
Mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, leur mission est d’enquêter sur toutes les allégations de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que sur les crimes connexes, dans le contexte de l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie.