Fil d'Ariane
Gaza : « Trop c’est trop », déclarent des agences humanitaires de l’ONU
« Nous avons besoin d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Cela fait 30 jours. Trop c’est trop. Cela doit cesser maintenant », ont dit dans une déclaration commune les chefs des principales agences de l’ONU à propos du conflit qui oppose Israël au Hamas à Gaza.
« Depuis près d'un mois, le monde observe l'évolution de la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, choqué et horrifié par le nombre croissant de vies perdues et ruinées », soulignent ces hauts responsables, dont le chef de l’humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, la cheffe du Programme alimentaire mondial, Cindy McCain, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Dr Tedros, et le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk.
Les signataires de la déclaration, qui incluent également les chefs d'organisations partenaires des Nations Unies, dénoncent le scandale des « meurtres horribles des civils à Gaza », « tout comme le fait de couper 2,2 millions de Palestiniens de nourriture, d'eau, de médicaments, d'électricité et de carburant ».
« Toute une population est assiégée et attaquée, privée de l'accès à l'essentiel pour survivre, bombardée dans ses maisons, ses abris, ses hôpitaux et ses lieux de culte. C'est inacceptable », poursuit la déclaration.
Des dizaines de travailleurs humanitaires tués
Les chefs d’agence déplorent également les « plus de 100 attaques signalées contre les infrastructures de soins de santé ».
Des dizaines de travailleurs humanitaires ont été tués depuis le 7 octobre, dont 88 employés de l'agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, l'UNRWA, « le plus grand nombre de décès jamais enregistrés par les Nations Unies dans un seul conflit », dénoncent les signataires.
Les chefs d'agences onusiennes renouvellent leur appel « aux parties pour qu'elles respectent toutes les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme ».
Ils renouvellent également leur appel « à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les civils retenus en otage ».
Les civils et les infrastructures dont ils dépendent, notamment les hôpitaux, les abris et les écoles, doivent être protégés, rappellent les 18 signataires.
Enfin, ils demandent que « davantage d'aide – nourriture, eau, médicaments et, carburant – entre à Gaza en toute sécurité, rapidement et à l'échelle nécessaire, et qu’elle parvienne aux personnes dans le besoin, en particulier les femmes et les enfants, où qu'elles se trouvent ».
À Gaza, selon le ministère de la Santé, près de 9.500 personnes ont été tuées, dont 3.900 enfants et plus de 2.400 femmes depuis le 7 octobre. En Israël, quelque 1.400 personnes ont péri, des milliers ont été blessées, et plus de 200 sont retenues en otage, dont des enfants, selon les autorités israéliennes.