Fil d'Ariane
Hausse des intimidations et de la violence des colons israéliens en Cisjordanie, prévient l'ONU
Plus de 820 Palestiniens en Cisjordanie occupée ont été déplacés en raison de la violence des colons israéliens et des restrictions de mouvement accrues depuis les attaques terroristes du Hamas du 7 octobre et les représailles israéliennes sur Gaza, a déclaré mercredi l'ONU.
La violence des colons israéliens a considérablement augmenté, passant d'une moyenne déjà élevée de trois incidents par jour en 2023 à sept par jour maintenant, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OHCA).
Au cours de cette période, l'OCHA a enregistré 171 attaques de colons contre des Palestiniens, entraînant 26 incidents différents faisant des victimes, des dommages à 115 propriétés palestiniennes et une trentaine d'incidents signalés à la fois de dommages matériels et de victimes.
Les cas de harcèlement, d'intrusion et d'intimidation ne sont pas inclus dans les rapports, bien qu'ils augmentent eux aussi la pression sur les Palestiniens pour qu'ils quittent leurs terres, a noté l'ONU.
Un nombre croissant de colons israéliens se sont installés en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, sapant ainsi une solution potentielle à deux États à ce conflit de longue date, où deux États vivent pacifiquement côte à côte.
Restrictions d'accès
Les restrictions d'accès, généralement imposées par les autorités israéliennes, se sont également intensifiées dans toute la Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.
Ces problèmes sont particulièrement graves dans les zones proches des colonies israéliennes et dans ce qu’on appelle la « zone charnière », la zone palestinienne isolée par la barrière israélienne de 712 kilomètres de long en Cisjordanie.
Les colons ont également imposé des restrictions de mouvement, a déclaré l'OCHA, bloquant les routes d'accès aux communautés palestiniennes, limitant ainsi leur accès aux services essentiels et aux moyens de subsistance. Dans certains cas, les colons ont également endommagé les ressources en eau dont dépendent les communautés d’éleveurs.
Les services d'aide humanitaire, notamment de santé et d'éducation, ont également dû être interrompus depuis l'intensification des restrictions, a ajouté l'OCHA.
Utilisation d'armes à feu
Le Bureau a également noté l’utilisation d’armes à feu pour intimider les Palestiniens, avec plus d’un incident sur trois lié aux colons depuis le 7 octobre impliquant des colons utilisant des armes à feu pour menacer les Palestiniens, notamment en ouvrant le feu.
Le 12 octobre, huit ménages, comprenant 51 personnes, ont été déplacés de la communauté d'éleveurs de Shihda WaHamlan à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, après que des colons les ont menacés sous la menace d'une arme, leur disant qu'ils les tueraient et mettraient le feu à leurs tentes pendant la nuit, selon l'OCHA.
Il ajoute que dans près de la moitié des cas, les forces de sécurité israéliennes « ont accompagné ou soutenu activement » les assaillants.
Bon nombre de ces derniers incidents ont été suivis d'affrontements entre les forces israéliennes et les Palestiniens, au cours desquels trois Palestiniens ont été tués et des dizaines d'autres blessés. Fin octobre, huit Palestiniens ont été tués directement par les colons, a noté le Bureau.
Des dommages ou des destructions ont été causés à 24 structures résidentielles, 40 structures utilisées à des fins agricoles, 67 véhicules et plus de 400 arbres et arbustes.