Fil d'Ariane
Plus de 30 camions d’aide humanitaire ont pu entrer à Gaza dimanche
Alors que les rapports des médias font état de la poursuite des violences dans la bande de Gaza, toujours soumise à des bombardements intensifs par l’armée israélienne, une petite lueur d’espoir est apparue sur le front humanitaire.
Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), trente-trois camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimanche via le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Égypte.
Il s’agit du convoi le plus important à pénétrer dans l'enclave palestinienne assiégée depuis la reprise limitée de l’acheminement de l’aide humanitaire, le 21 octobre, a précisé l’OCHA.
« Bien que cette augmentation soit bienvenue, un volume d’aide beaucoup plus important est nécessaire sur une base régulière afin d’éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire désastreuse, y compris des troubles civils », a indiqué le bureau de coordination dans son rapport quotidien sur la situation humanitaire.
« En particulier, l’entrée de carburant pour faire fonctionner les équipements médicaux et les installations d’eau et d’assainissement est nécessaire de toute urgence », a-t-il ajouté.
Au total, 117 camions d’aide humanitaire ont pu entrer à Gaza depuis le 21 octobre, a précisé l’OCHA, une majorité d’entre eux (70) contenant du matériel médical.
Scènes de pillage
Une soixantaine contenaient de la nourriture et des produits nutritionnels, et 13 camions de l’eau et des équipements sanitaires. A noter qu’avant le siège, quelque 500 camions transportant de l’aide et d’autres marchandises entraient chaque jour dans la bande de Gaza.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a mis en garde, hier dimanche, contre un écroulement de « l’ordre public » au lendemain du pillage d’entrepôts et de centres de distribution d’aide alimentaire. Le 28 octobre, des milliers de personnes ont pénétré dans plusieurs entrepôts et centres de distribution de l’agence onusienne dans les zones centrale et méridionale de Gaza, s’emparant de farine de blé, de produits d’hygiène et d’autres articles.
Le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza, Tom White, a estimé qu'il s'agissait d'un signe inquiétant que l’ordre civil commence à s’effondrer après trois semaines de guerre et un siège serré sur Gaza.
Dans ce difficile quotidien des habitants de Gaza, marqué par la guerre et l’exil, plus de 1,4 million de personnes sont déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza, dont plus de 670.000 d’entre elles ont trouvé refuge dans 150 abris d’urgence de l’UNRWA. Selon l’ONU, le nombre moyen de personnes déplacées par abri est plus de trois fois supérieur à la capacité d’accueil prévue.
Les services de santé doivent être protégés
Par ailleurs, des milliers de bâtiments ont été rasés dans ce territoire surpeuplé de 2,4 millions d’habitants, dont plus de la moitié a été déplacée. Les 28 et 29 octobre, les environs des hôpitaux Shifa et Al Quds dans la ville de Gaza et de l’hôpital indonésien dans le nord de Gaza auraient été bombardés, causant des dommages.
Selon l’OCHA, ces bombardements ont fait suite à de nouveaux appels de l’armée israélienne à l’évacuation immédiate de ces établissements.
« Les dix hôpitaux encore opérationnels dans la ville de Gaza et dans le nord de Gaza ont reçu des ordres d’évacuation répétés ces derniers jours », a ajouté l’OCHA, relevant que « 302 Palestiniens ont été tués à Gaza entre 18h00 le 28 octobre et midi le 29 octobre, selon le ministère de la Santé de Gaza ».
Cela porte à « 8.005 le nombre cumulé de morts à Gaza depuis le début des hostilités, dont 67 % seraient des enfants et des femmes ». « Des milliers de patients et de membres du personnel médical, ainsi qu’environ 117.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays, séjournent dans ces établissements ».
Face à cette situation, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a appelé, samedi, « toutes les parties au conflit à prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger les civils et les infrastructures civiles [y compris] le personnel de santé, les patients, les établissements de santé et les ambulances, ainsi que les civils qui s’abritent dans ces établissements ». L’OMS a rappelé « qu’il est impossible d’évacuer les patients sans mettre leur vie en danger ».
Sur un autre plan, les télécommunications à Gaza, y compris les lignes cellulaires et les services Internet, ont été largement rétablies dans la matinée du 29 octobre, après avoir été coupées dans la soirée du 27 octobre.