Fil d'Ariane
Guerre au Soudan : l’ONU se félicite de la reprise de pourparlers en Arabie saoudite
L’ONU s’est félicitée de la reprise de pourparlers à Djeddah, en Arabie saoudite, pour mettre fin à la guerre qui a éclaté il y a plus de six mois entre factions militaires rivales au Soudan.
« Je salue la reprise de ces pourparlers et suis reconnaissant au Royaume d'Arabie saoudite et aux États-Unis de les avoir co-organisés », a déclaré le chef de l’humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, dans une déclaration à la presse.
Selon lui, ces pourparlers constituent « une occasion décisive de faire savoir au peuple soudanais qu’il n’est pas oublié, que nous prenons nos responsabilités internationales au sérieux et que nous sommes déterminés à garantir qu’il reçoive les soins, la protection et l’assistance vitale dont il a besoin ».
Crise humanitaire colossale
À la lumière de la « crise humanitaire colossale » au Soudan, son bureau, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), facilitera le volet humanitaire de ces négociations, a précisé M. Griffiths.
La Mission intégrée d'assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (UNITAMS) s’est aussi félicitée de la reprise des pourparlers entre les représentants des forces armées soudanaises et des forces de soutien rapide à Djeddah, qui sont facilités par l'Arabie saoudite, les États-Unis, l'Union africaine et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
L'UNITAMS a souhaité que « ce nouveau cycle de négociations aboutisse à la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement à protéger les civils du Soudan, signée le 11 mai 2023, et à un cessez-le-feu global, qui sont tous deux cruciaux pour alléger les souffrances du peuple soudanais ».
La mission a salué également les initiatives actuelles d'un large éventail d'acteurs civils appelant à la fin de la guerre, soulignant le besoin urgent d'une solution qui conduirait à une reprise de la transition politique démocratique.
Insécurité alimentaire, système de santé en lambeaux
Martin Griffiths a rappelé qu’en six mois des milliers de personnes ont été tuées ou blessées. « Une personne sur neuf a fui son domicile. Près d’un tiers de la population pourrait bientôt être confronté à l’insécurité alimentaire. Le système de santé est en lambeaux et le spectre d’épidémies de maladies, notamment de choléra, se profile. Une génération d’enfants risque de ne pas bénéficier d’une éducation complète. Il nous manque des milliards de dollars pour obtenir le financement dont nous avons besoin », a-t-il dit.
Il a indiqué que la communauté humanitaire fait tout son possible pour répondre à ces besoins toujours croissants. « Depuis la mi-avril, nous avons apporté une aide à 3,6 millions de personnes, mais cela ne représente que 20% des personnes que nous espérons aider », a-t-il souligné, notant que les travailleurs humanitaires « sont paralysés par les combats, l’insécurité et les formalités administratives, ce qui rend l’environnement opérationnel au Soudan extrêmement difficile ».
« C’est pourquoi ces pourparlers de Djeddah sont essentiels : nous avons besoin des forces armées soudanaises et des forces de soutien rapide pour sortir de l’impasse bureaucratique. Nous avons besoin qu’elles adhèrent pleinement au droit international humanitaire. Nous en avons besoin pour garantir un accès sûr, durable et sans entrave aux personnes dans le besoin, que ce soit au Darfour, à Khartoum ou aux Kordofans », a conclu M. Griffiths.