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Israël-Palestine : l’ONU insiste sur l’urgence de protéger les civils et de libérer les otages

« Aucun endroit n’est sûr à Gaza », a prévenu jeudi une responsable humanitaire des Nations Unies, mettant en exergue un danger omniprésent en raison des raids israéliens dans l’enclave palestinienne.

Ces propos de Lynn Hastings, la Coordinatrice des affaires humanitaires de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, interviennent après les appels de l’armée israélienne, qui a ordonné à plusieurs reprises aux habitants de la ville de Gaza de quitter pour « la zone humanitaire dans la zone d’Al-Mawasi, vers laquelle l'aide humanitaire sera dirigée si besoin ». 

« Pour les personnes qui ne peuvent pas évacuer - parce qu’elles n’ont nulle part où aller ou qu’elles sont incapables de se déplacer - les avertissements anticipés ne font aucune différence », a souligné Mme Hastings.

« Lorsque les routes d’évacuation sont bombardées, lorsque les gens au nord comme au sud sont pris dans les hostilités, lorsque les éléments essentiels à la survie font défaut, et lorsqu’il n’y a aucune garantie de retour, les gens ne sont laissés qu’avec des choix impossibles », a-t-elle ajouté, relevant qu’« aucun endroit n’est sûr à Gaza ».

L’ONU veut fournir de l’aide là où se trouvent les personnes dans le besoin

Selon Lynn Hastings, les « avertissements anticipés lancés par l’armée israélienne aux populations pour évacuer des zones qu’elle entend viser, ne font aucune différence ». L’armée israélienne « continue de prévenir les habitants de la ville de Gaza que ceux qui restent chez eux se mettent en danger », a-t-elle rappelé.

« Dans certains cas, la notification (de l’armée israélienne) encourage les gens à se rendre dans une zone humanitaire à Al-Mawasi », située à l’ouest de la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. Mais « les Nations Unies ont l’intention de fournir de l’aide là où se trouvent les personnes dans le besoin », a-t-elle assuré.

Le matin du 25 octobre, l’armée israélienne a demandé aux habitants de deux quartiers situés à l’est de Khan Younis et de Deir Al Balah (au sud de Wadi Gaza), qui comptent plus de 40.000 personnes, d’évacuer vers l’ouest jusqu’à la zone d’Al Mawasi, au bord de la mer, avant 14h00. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), cette zone n’a pratiquement aucune capacité d’hébergement. 

« Le volume des mouvements résultant de cet appel n’est pas encore connu », a précisé l'OCHA dans son dernier rapport de situation.

Les Palestiniens font la queue pour obtenir de l'eau à Gaza.
© OMS/Ahmed Zakot
Les Palestiniens font la queue pour obtenir de l'eau à Gaza.

1,4 millions de déplacés internes

Mais pour la Coordinatrice des affaires humanitaires de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, « la conduite des conflits armés, où que ce soit, est régie par le droit international humanitaire ». 

Tous les otages doivent être libérés, immédiatement et sans condition

« Cela signifie que les civils doivent être protégés et disposer des éléments essentiels à leur survie, où qu’ils se trouvent et qu’ils choisissent de se déplacer ou de rester », a-t-elle fait valoir, ajoutant que « cela signifie également que les otages - tous les otages - doivent être libérés, immédiatement et sans condition ».

Par ailleurs, l’UNRWA, l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens, accueille près de 630.000 Gazaouis déplacés parce que leur maison a été détruite ou qui ont fui le nord de l’enclave après l’ordre d’évacuation émis par Israël le 13 octobre. Ces derniers sont hébergés dans 150 abris d’urgence désignés par l’UNRWA.

Au total, l’ONU estime à 1,4 million le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de la bande de Gaza. Selon l’OCHA, le surpeuplement est une préoccupation croissante, car le nombre moyen de personnes déplacées par abri a atteint 2,7 fois leur capacité désignée, l’abri le plus surpeuplé atteignant 11 fois sa capacité prévue.

L'hôpital Al Shifa sert d'abri aux familles déplacées à Gaza.
© OMS
L'hôpital Al Shifa sert d'abri aux familles déplacées à Gaza.

Des cas de varicelle, de gale et de diarrhée

Dans ces conditions, les déplacés et les habitants de Gaza ont recours à l’eau de puits, qui est extrêmement riche en sel et présente des risques immédiats pour la santé. 

« Les partenaires de santé ont également détecté des cas de varicelle, de gale et de diarrhée, dus aux mauvaises conditions sanitaires et à la consommation d’eau provenant de sources non sécurisées », a détaillé l’OCHA. 

Toutefois, les agences onusiennes notent que l’approvisionnement en eau par le réseau dans les zones situées au sud de Wadi Gaza s’est temporairement amélioré. Cela s’est produit après que l’UNRWA et l’UNICEF ont réussi à livrer de petites quantités de carburant qu’ils avaient récupérées de leurs réserves existantes dans des installations clés. 

Cependant, le carburant disponible dans ces installations sera épuisé d’ici le 26 octobre et l’approvisionnement en eau courante devrait à nouveau cesser. Le carburant, dont on a désespérément besoin pour faire fonctionner les générateurs de secours, reste interdit par les autorités israéliennes. En conséquence, l’UNRWA, le plus grand fournisseur d’aide humanitaire à Gaza, a presque épuisé ses réserves de carburant et a commencé à réduire considérablement ses opérations.

De plus, les stocks de nourriture s’épuisent. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que les réserves actuelles d’aliments essentiels à Gaza sont suffisantes pour environ 12 jours. Toutefois, dans les magasins, les stocks disponibles ne devraient durer que cinq jours.