Fil d'Ariane
Gaza : l’ONU réitère les principes de proportionnalité et de précaution pour protéger des civils
L’ampleur des dégâts subis par les établissements d’enseignement et les autres infrastructures civiles à Gaza est de plus en plus préoccupante, estime l’ONU.
Au 18 octobre, 178 établissements d’enseignement avaient été touchés, dont au moins 20 écoles de l’UNRWA, dont deux étaient utilisées comme abris d’urgence pour les personnes déplacées, et 140 écoles de l’Autorité palestinienne, dont une a été détruite. Un bâtiment universitaire et sept églises ont été endommagés, et au moins onze mosquées ont été détruites.
Dans ce contexte, le chef des droits de l’homme de l’ONU a appelé, vendredi, aux différentes parties d’agir dans le respect du droit international en assurant la protection des civils.
Respect du droit international
Selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, il est primordial que toutes les parties respectent le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire.
« Dans la conduite des hostilités, les principes de nécessité, de distinction, de proportionnalité et de précaution dans l’attaque doivent être respectés à tout moment par tous », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).
Avec plus de 3.700 personnes tuées à Gaza et 1.000 autres présumées sous les décombres, ainsi que 1.300 personnes tuées en Israël, et un million de Palestiniens supplémentaires - dont la moitié sont des enfants - qui auraient été déplacés, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU « implore » toutes les parties de permettre le passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire pour tous les civils dans le besoin, où qu’ils se trouvent.
« La prise d’otages est interdite par le droit international »
Les services du Haut-Commissaire Türk restent très préoccupés par le fait que les frappes intenses des forces israéliennes se poursuivent à travers Gaza, y compris dans le sud. Ces frappes, associées à des conditions de vie extrêmement difficiles dans le sud, semblent avoir poussé certains à retourner dans le nord, malgré la poursuite des bombardements intensifs dans cette région.
Le Bureau demande instamment aux forces de défense israéliennes de prendre des mesures immédiates pour éviter de prendre pour cible des civils et des biens civils ou de mener des attaques aveugles ou disproportionnées, et de prendre des précautions pour éviter, et en tout état de cause pour réduire au minimum, les pertes en vies humaines, les blessures aux civils et les dommages aux biens civils.
« Ceux qui ont réussi à se conformer à l’ordre d’évacuation des autorités israéliennes sont maintenant pris au piège dans le sud de la bande de Gaza, avec peu d’abris, des réserves de nourriture qui s’épuisent rapidement, peu ou pas d’accès à l’eau potable, aux médicaments pour l’assainissement et à d’autres besoins de base », a souligné la porte-parole.
Le HCDH s’est également dit inquiet de la poursuite des tirs aveugles de roquettes sur Israël depuis Gaza. « Nous réaffirmons également que tous les civils capturés et détenus par des groupes armés palestiniens doivent être libérés immédiatement et sans condition. La prise d’otages est interdite par le droit international », a insisté Mme Shamdasani.
Situation préoccupante en Cisjordanie
S’agissant de la détérioration rapide de la situation des droits de l’homme en Cisjordanie occupée, le HCDH s’est alarmé de « l’augmentation du recours illégal à la force meurtrière ».
Depuis le 7 octobre, le Bureau a reçu des informations selon lesquelles 69 Palestiniens, dont au moins 15 enfants et une femme, ont été tués par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie occupée.
Pour la seule journée d’hier jeudi, 14 Palestiniens auraient été tués, la plupart lors d’une attaque de drone. « La violence des colons a également augmenté : six Palestiniens ont été tués par des colons armés et un certain nombre de communautés palestiniennes ont été chassées de leurs terres », a ajouté la porte-parole du HCDH.
Les arrestations arbitraires de Palestiniens en Cisjordanie occupée et d’Arabes israéliens en Israël, y compris de militants palestiniens et de travailleurs palestiniens qui travaillaient auparavant en Israël, se sont également multipliées, avec des rapports faisant état de mauvais traitements et de l’absence de toute procédure régulière.
Par ailleurs, de nombreux Palestiniens de Cisjordanie se sont vu refuser la liberté de mouvement au cours des 13 derniers jours. Ils ont notamment été empêchés de se rendre dans des hôpitaux pour y recevoir des soins vitaux. L’ONU rappelle que les restrictions à la liberté de circulation doivent être nécessaires et proportionnées pour atteindre un objectif légitime.