Fil d'Ariane
Europe et Amérique du Nord : une baisse de la fécondité et un vieillissement de la population
Dans les pays développés, la migration est l’un des premiers facteurs de la croissance de la population, a indiqué jeudi une agence des Nations Unies dans une nouvelle étude sur les tendances démographiques en Europe, en Asie centrale et en Amérique du Nord.
Alors que les taux de fécondité sont en baisse et qu’un nombre croissant de pays voient leur population diminuer et vieillir, la population en Europe, en Asie centrale et en Amérique du Nord devrait continuer à augmenter au cours des prochaines décennies, principalement en raison de l’immigration. Selon la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU), 19 des 56 pays de la région ont un taux de fécondité inférieur à 1,5 enfant par femme en âge de procréer.
L’indice synthétique de fécondité dans la région est de 1,69 enfant par femme en âge de procréer, en baisse par rapport à 2015 (1,83). Dans le même temps, le vieillissement de la population s’est poursuivi, les personnes âgées de 65 ans et plus représentant 17,6 % de la population totale de la CEE et dépassant 20 % dans 24 des 56 pays de la région.
« Déclin démographique »
« La région de la CEE reste à l’avant-garde de la transformation démographique mondiale. La plupart des pays sont confrontés, ou le seront bientôt, à une baisse de la fécondité, à un vieillissement de la population et à un déclin démographique prévu. Ces changements représentent des défis, mais aussi des opportunités », a déclaré dans un communiqué, Tatiana Molcean, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU.
L’indice synthétique de fécondité a chuté de 10 % ou plus depuis 2015 dans certains des pays les plus peuplés de la région, notamment la Russie, la Türkiye, l’Ukraine, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les taux de fécondité sont les plus bas en Europe du Sud (Andorre, Italie, Malte, Saint-Marin, Espagne, Portugal), en Europe du Sud-Est (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Chypre, Grèce, Macédoine du Nord) et en Ukraine.
Les cinq pays d’Asie centrale, la Géorgie, Israël et Monaco sont les seuls pays de la région dont l’indice synthétique de fécondité est égal ou supérieur au seuil de remplacement.
D’une manière générale, la tendance à une maternité plus tardive s’est poursuivie, l’âge moyen des femmes à la première naissance étant passé de 29,1 ans en 2015 à 29,7 ans. Selon le rapport, les gens vivent plus longtemps et en meilleure santé. Moins de femmes meurent aujourd’hui en accouchant qu’il y a vingt ans, et moins d’adolescentes donnent naissance à un enfant après une grossesse non désirée.
Migration nette à son niveau le plus bas depuis 1994
L’espérance de vie à la naissance est estimée à 76,2 ans pour les hommes et 82 ans pour les femmes, soit une augmentation de 74,7 et 80,9 ans respectivement depuis 2015. Par ailleurs, les populations en âge de travailler ont continué à diminuer dans toute la région, sauf en Asie centrale, où les taux de fécondité restent élevés.
Dans le même temps, le solde migratoire est positif depuis 2015 dans d’autres pays de la région, les flux les plus importants étant à destination des États-Unis, de la Russie et de l’Allemagne. Mais généralement, la migration nette dans la région est tombée à son niveau le plus bas depuis 1994, bien que le rapport fasse état d’une importante diversité régionale.
Au niveau régional, la migration nette est positive, bien qu’elle ait fortement diminué depuis le pic de la crise des réfugiés syriens en 2015. Depuis 2015, tous les pays d’Asie centrale, la plupart des pays des Balkans et du Caucase du Sud, ainsi que la Bulgarie, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie, la Türkiye et l’Ukraine ont connu un solde migratoire négatif.
A noter que la population totale de la région de la CEE-ONU s’élève à 1,3 milliard de personnes, soit 160 millions de plus qu’en 1994. D’ici 2050, la population de la région devrait augmenter de 40 millions de personnes supplémentaires.