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A Gaza, un million de personnes ont été déplacées en une semaine

Plus d’une semaine après l’attaque surprise du Hamas contre Israël, un million de personnes ont été déplacées dans le bande de Gaza en raison des frappes aériennes israéliennes de représailles et la perspective d’une offensive terrestre israélienne.

« On estime qu'un million de personnes ont été déplacées au cours des sept premiers jours », a déclaré dimanche l’Agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, sur son compte X.

Des déplacements massifs du nord vers le sud de la bande de Gaza se poursuivent depuis vendredi matin, après qu'Israël a ordonné aux habitants d'évacuer les zones avant des opérations militaires. Avant cet ordre, plus de 400.000 Palestiniens avaient été déplacés en raison des hostilités, a précisé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Un garçon fouille ses affaires dans les restes de sa maison détruite à Gaza.
OMS
Un garçon fouille ses affaires dans les restes de sa maison détruite à Gaza.

Appel du Secrétaire général de l'ONU

Dans un point de vue publié vendredi dans le quotidien américain The New York Times, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a plaidé pour qu’Israël réexamine son ordre d’évacuation.

« L’ordre donné jeudi soir par les Forces de défense israéliennes aux Palestiniens de Gaza d’évacuer leurs maisons dans les 24 heures était dangereux et profondément troublant. Toute demande d’évacuation massive dans un délai extrêmement court pourrait avoir des conséquences humanitaires dévastatrices », a écrit le chef de l’ONU. « En tant que Secrétaire général des Nations Unies, j’appelle les autorités israéliennes à reconsidérer leur décision ».

« Le spectre de la mort plane sur Gaza. Sans eau, sans électricité, sans nourriture et sans médicaments, des milliers de personnes mourront », a écrit dimanche le chef de l’humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, sur son compte X.

Des gens constatent les dégâts causés à une zone résidentielle à Gaza.
OMS
Des gens constatent les dégâts causés à une zone résidentielle à Gaza.

Condamnation de l'ordre d'évacuer des hôpitaux

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a condamné fermement samedi « les ordres répétés d'Israël d'évacuer 22 hôpitaux traitant plus de 2.000 patients hospitalisés dans le nord de Gaza ».

Selon l’OMS, l’évacuation forcée des patients et des agents de santé ne fera qu’aggraver la catastrophe humanitaire et de santé publique actuelle.

« La vie de nombreux patients fragiles et gravement malades est en jeu : ceux qui sont en soins intensifs ou qui dépendent d’un système de réanimation ; les patients hémodialysés ; les nouveau-nés dans des incubateurs; les femmes souffrant de complications de grossesse, et d’autres, risquent toutes une détérioration imminente de leur état, voire la mort, si elles sont contraintes de déménager et sont privées de soins médicaux vitaux lors de leur évacuation », a affirmé l’OMS dans un communiqué de presse.

L’agence onusienne a noté que les établissements de santé du nord de Gaza continuent de recevoir un afflux de patients blessés et ont du mal à fonctionner au-delà de leur capacité maximale. Certains patients sont soignés dans les couloirs et à l’extérieur dans les rues environnantes, faute de lits d’hôpitaux.

« Forcer plus de 2.000 patients à déménager dans le sud de Gaza, où les établissements de santé fonctionnent déjà à pleine capacité et sont incapables d’absorber une augmentation spectaculaire du nombre de patients, pourrait équivaloir à une condamnation à mort », a affirmé l’OMS.

L’agence onusienne a appelé Israël à annuler immédiatement les ordres d’évacuation vers les hôpitaux du nord de Gaza et appelé à la protection des établissements de santé, des agents de santé, des patients et des civils. Elle a réitéré également ses appels à la livraison immédiate et sûre de fournitures médicales, de carburant, d'eau potable, de nourriture et d'autres aides humanitaires à Gaza via le terminal de Rafah.