Fil d'Ariane
RDC : la MONUSCO prend des mesures en réponse à de graves allégations de mauvaise conduite de Casques bleus
La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé avoir pris des mesures fortes en réponse à des rapports faisant état de fautes de conduite graves commises par des Casques bleus.
Ces rapports font suite à une série de mesures que la Mission a proactivement mises en place dans toutes ses zones de déploiement afin d'assurer le respect des valeurs et normes de conduite des Nations Unies.
Le Bureau des services de contrôle interne a été saisi et des mesures conservatoires ont déjà été prises conformément à la politique de tolérance zéro du Secrétaire général des Nations Unies en ce qui concerne l’exploitation et les abus sexuels et autres formes sérieuses de mauvaise conduite, a précisé la MONUSCO dans un communiqué de presse publié mercredi.
Suspension, détention et confinement
Ces mesures initiales incluent la suspension, la détention et le confinement des Casques bleus concernés, dans l’attente de détails supplémentaires sur ces allégations, y compris dans le cadre d’une enquête approfondie.
« La Mission condamne fermement de tels comportements qui ne sont pas dignes du personnel des Nations Unies. La MONUSCO veille à ce que l'ensemble de son personnel respecte les normes de conduite les plus strictes et continue ses efforts de prévention et s’engage à réaliser les droits et la dignité des victimes », souligne le communiqué.
Selon la presse, huit Casques bleus déployés à Beni, dans l’est de la RDC, ont été arrêtés le 1er octobre et un officier suspendu le 8 octobre, dans le cadre d’une affaire d’exploitation sexuelle et de violence présumées. Ces hommes appartiennent au contingent sud-africain de la MONUSCO.
Assistance aux victimes
« Après avoir reçu des informations selon lesquelles des membres du contingent de la force de maintien de la paix des Nations Unies en RDC déployés dans une base située dans l'est du pays fraternisaient, après les heures de couvre-feu, dans un bar interdit connu pour être un lieu où se pratiquent des relations sexuelles transactionnelles, la police militaire et le personnel chargé de la déontologie et de la discipline de la Mission des Nations Unies se sont rendus sur les lieux pour évaluer les rapports qu'ils avaient reçus », a précisé le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors d'un point de presse à New York.
« Après avoir confirmé leur présence et tenté d’arrêter les membres du contingent pour violation des normes de conduite de l’ONU et de la politique de non-fraternisation de la Mission, le personnel de la Mission de l’ONU a été physiquement agressé et menacé par les membres du contingent. Il existe également des éléments indiquant un manquement grave dans l’exercice du commandement et du contrôle par les hauts responsables militaires appartenant à ce même contingent », a-t-il ajouté.
Il a précisé que toute victime identifiée serait orientée vers une assistance conformément à la Stratégie globale des Nations Unies pour l'assistance et le soutien aux victimes d'exploitation et d'abus sexuels.