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Présidentielle au Libéria : l’ONU s’inquiète des cas de violence et des discours de haine

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est préoccupé, mercredi, des cas de violence lié au scrutin présidentielle du 10 octobre prochain.

Selon les rapports des médias, des affrontements dans le nord-ouest du Liberia qui ont opposé des supporters des deux principaux partis ont fait au moins deux morts, et 20 autres blessées dans le district de Foya, dans le comté de Lofa, le 29 septembre, lors d’affrontements entre les partisans du parti au pouvoir, la Coalition pour le changement démocratique, et ceux du parti d’opposition, le Parti de l’unité. 

« Nous sommes préoccupés par les cas signalés de violence liée aux élections, l’utilisation d’un langage qui pourrait être assimilé à un discours de haine, et les attaques contre les journalistes au Libéria à l’approche des élections générales du 10 octobre », a dit dans un communiqué, Seif Magango, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

Des attaques contre des journalistes par divers acteurs politiques

Des violences électorales ont également éclaté dans les comtés de Nimba, Montserrado et Grand Cape Mount. Les services du Haut-Commissaire Volker Türk ont également documenté huit attaques contre des journalistes par divers acteurs politiques, dont deux ont fait des blessés. 

« Tous les incidents de violence liés aux élections doivent faire l’objet d’une enquête complète et indépendante et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes dans les plus brefs délais », a ajouté M. Magango.

Tous les incidents de violence liés aux élections doivent faire l’objet d’une enquête complète et indépendante et les responsables doivent être amenés à rendre des comptes dans les plus brefs délais 

Face à ces cas de violence, le HCDH appelle les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que les élections puissent se dérouler de manière pleinement inclusive et permettre la participation de tous en toute sécurité. Pour l’ONU, tous les acteurs politiques doivent s’abstenir d’inciter à la violence ou à la haine.

La Cédéao et l’ONU appellent au calme

Le dimanche 1er octobre dernier, la Cédéao et l’ONU avaient également  « condamné dans les termes les plus forts » les affrontements de vendredi dernier dans la région de Lofa entre le parti de l’Unité (UP) de l’ancien vice-président Joseph Boakai (2006-2018) et la Coalition pour le changement démocratique (CDC), le parti de George Weah. Les deux organisations internationales ont déploré dans un communiqué «la perte de trois vies » et appelé les dirigeants de ces partis « à exhorter fermement leurs partisans à s’abstenir de toute provocation et de tout autre acte de violence ».

La Cédéao et l’ONU invitent l’UP et le CDC à coopérer pleinement avec la LNP dans les enquêtes en cours. Elles ont exhorté la police nationale libérienne à rétablir le calme et à « mener des enquêtes rapides et impartiales, à rendre publiques leurs conclusions et à garantir que les auteurs soient poursuivis en justice ».

Les deux organisations ont appelé les médias à faire preuve de responsabilité dans leurs reportages afin d’éviter d’enflammer la situation volatile. Elles invitent le public en général à continuer à défendre les valeurs de paix, de responsabilité et de respect de l’État de droit, afin de consolider la paix et la sécurité au Libéria pendant cette « période électorale critique ».