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Dix ans après le naufrage de Lampedusa, l'ONU appelle toujours à la fin des tragédies en Méditerranée

Depuis le grand naufrage qui en 2013 a tué 368 migrants au large de l’île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, plus de 28.000 migrants ou réfugiés sont morts ou portés disparus en Méditerranée, dont plus de 22.300 personnes en Méditerranée centrale, a indiqué mardi l’Agence de l’ONU pour les migrations.

« Lorsqu’un bateau dans lequel s’étaient entassés plus de 500 femmes, hommes et enfants a coulé au large de l’île italienne de Lampedusa il y a dix ans, nous avons dit [plus jamais ça] », ont rappelé dans un communiqué conjoint l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), relevant que dix ans plus tard cet engagement « n’a pas été respecté ». 

L’année 2023 a enregistré le premier trimestre le plus meurtrier depuis 2017.  Au 2 octobre, 2.517 personnes étaient mortes ou disparues en Méditerranée centrale.

Les deux agences onusiennes ont ainsi renouvelé leur appel à renforcer le système de patrouille et de sauvetage en Méditerranée centrale à l’occasion de la Journée nationale du souvenir et de l’accueil, instituée en 2016 pour rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie en tentant de trouver la sécurité et la protection en Europe.

Des adolescents migrants non accompagnés lisent des brochures d'information à Lampedusa, en Italie, après avoir traversé la Méditerranée.
© UNICEF/Niccolò Corti
Des adolescents migrants non accompagnés lisent des brochures d'information à Lampedusa, en Italie, après avoir traversé la Méditerranée.

Sauver des vies n’est pas une « option »

« Il est rare qu’une semaine passe sans que soient rapportés des drames similaires en mer ou sur les routes quelque part dans le monde. Des drames devenus effroyablement banals », ont regretté dans un communiqué la cheffe de l’OIM, Amy E. Pope et le Haut-Commissaire pour les réfugiés, Filippo Grandi. 

 La communauté internationale a la responsabilité d’aider ceux qui entreprennent un voyage périlleux à la recherche d’une vie plus sûre et plus digne pour eux et leurs familles

Pour ces deux hauts responsables, ces tragédies sont évitables et la communauté internationale doit apporter « la réponse concrète qui doit être apportée à cette tragédie humaine récurrente ».

« Sauver des vies n’est pas une option. Il s’agit d’une obligation légale et d’un impératif moral », ont insisté Mme Pope et M. Grandi.

Dans le cadre de ce sauvetage en Méditerranée, il s’agit ainsi de veiller à ce que les migrants et les réfugiés reçoivent une aide vitale, à mettre fin à la criminalisation, à l’entrave et à la dissuasion des personnes qui fournissent une aide humanitaire. 

En 2018, les États Membres des Nations Unies ont adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et le Pacte mondial sur les réfugiés. Ces pactes ont vu le jour en partie en réponse aux drames tels que celui de Lampedusa. Conçus pour être mis en œuvre de manière complémentaire, ils constituent des cadres historiques.

Pour l’OIM et le HCR, la communauté internationale a la responsabilité d’aider ceux qui entreprennent un voyage périlleux à la recherche d’une vie plus sûre et plus digne pour eux et leurs familles. 

« Alors qu’une décennie s’est écoulée depuis le naufrage au large de Lampedusa, nous devons redoubler d’efforts pour éviter que de telles tragédies se reproduisent. La communauté internationale a la capacité de changer la donne. Il nous appartient désormais de faire montre de notre volonté », ont conclu Mme Pope et M. Grandi.