Fil d'Ariane
Au Myanmar, l'ONU s'inquiète de la menace des mines terrestres
Alors que le conflit en cours au Myanmar et les inondations dues à la mousson continuent de provoquer de nouveaux déplacements et des victimes civiles, la menace que représentent les engins explosifs pour les civils s’étend, s’est inquiétée lundi une agence des Nations Unies.
Dans son dernier rapport sur la situation humanitaire au Myanmar, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) note que pour la première fois, des victimes de mines terrestres ont été enregistrées dans tous les États et régions, à l’exception de Nay Pyi Taw.
L’unité de gestion de l’information du Myanmar (MIMU) du Programme des Nations Unies pour le développement, en collaboration avec la Campagne internationale pour l’interdiction des mines terrestres, a produit sa carte annuelle pour 2023 des communes soupçonnées d’être contaminées par des mines terrestres antipersonnel et des restes explosifs de guerre.
Des suspicions cumulées de contamination par les mines terrestres et les restes explosifs de guerre ont été signalées dans 168 communes du Myanmar, soit la moitié de l’ensemble des communes.
Rien qu’en 2022, des victimes de mines terrestres et de restes explosifs de guerre ont été enregistrées dans 96 de ces communes.
Un plan de réponse humanitaire largement sous-financé
« Neuf mois après le début de l’année 2023, les besoins humanitaires et les risques en matière de protection se sont intensifiés dans tout le pays, en raison d’un conflit persistant qui a entraîné des déplacements sans précédent, des dégâts matériels considérables et la présence croissante de mines terrestres, en particulier dans le nord-ouest et le sud-est du pays », a détaillé OCHA.
Cette situation préoccupante sur les dangers des engins explosifs intervient alors que près de deux millions de personnes sont maintenant déplacées à l’intérieur du pays.
Selon OCHA, les déplacés internes vivent dans des conditions précaires et ont besoin d’une aide vitale. D’autant que les restrictions administratives et d’accès entraînent des retards prolongés ou des reports des opérations de secours prévues, ce qui aggrave encore les souffrances des communautés touchées et déplacées.
Malgré ces restrictions notées sur le terrain, les partenaires humanitaires locaux et internationaux continuent d’intensifier et d’adapter leur action en réponse aux besoins croissants, afin d’atteindre au moins 1,8 million de personnes au cours du premier semestre 2023.
À ce jour, le plan de réponse humanitaire combiné de 887 millions de dollars et les appels éclairs pour le cyclone Mocha restent gravement sous-financés (27%). Un déficit qui compromet la fourniture de l’aide et a un impact négatif sur les communautés vulnérables.
Pour OCHA, un financement urgent et substantiel est essentiel pour alléger les souffrances et renforcer la résilience des communautés touchées par cette crise aux multiples facettes.