Fil d'Ariane
Soudan : l’OMS intensifie sa réponse face à la flambée de choléra
Alors que le Soudan a déclaré une flambée de choléra dans l’État de Gedaref, où 264 cas suspects de choléra, 4 cas confirmés et 16 décès associés avaient été signalés au 25 septembre 2023, l’agence sanitaire mondiale de l’ONU intensifie sa réponse sur le terrain.
« Une flambée de choléra peut avoir un effet dévastateur dans le contexte d’un système de santé déjà surchargé par la guerre, les pénuries de fournitures médicales et de personnel de santé, la malnutrition et les difficultés d’accès », a déclaré dans un communiqué le Dr Nima Abid, représentant de l’OMS au Soudan, qui s’est rendu dans l’État de Gedaref le 17 septembre 2023 pour coordonner la riposte.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des enquêtes sont en cours pour déterminer si le choléra s’est également propagé aux États de Khartoum et du Kordofan-Sud, où une augmentation des cas de diarrhée aqueuse aiguë a été signalée.
L’OMS entend faciliter la demande de vaccins oraux contre le choléra
Face à cette nouvelle flambée, l’OMS souligne l’importance de l’accès dans les zones touchées.
« Un accès sans entrave aux localités touchées et aux localités voisines est essentiel pour répondre efficacement à la flambée épidémique en cours », a ajouté le Dr Abid.
Actuellement, l’OMS déploie des équipes d’intervention rapide dans les localités touchées et aide activement le ministère de la santé à transférer des échantillons de cas suspects de choléra au laboratoire de santé publique de Port-Soudan. La surveillance se poursuit dans les zones touchées et les zones à haut risque afin d’identifier et de traiter les facteurs de risque.
Avec le soutien de l’OMS et des partenaires de la santé, le ministère de la santé coordonne également les efforts visant à élargir l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires, et à s’assurer que les communautés touchées et à risque sont informées des risques de transmission et des pratiques d’hygiène appropriées afin de réduire les risques de contamination et d’empêcher la propagation de l’épidémie.
De plus, des plans ont été mis en place pour faciliter une demande de vaccins oraux contre le choléra auprès du Groupe international de coordination pour la fourniture de vaccins oraux contre le choléra afin de protéger la population et d’endiguer l’épidémie.
70 % des hôpitaux d’États touchés par le conflit ne fonctionnent pas
A noter qu’avant même que la flambée ne soit déclarée, l’OMS avait déjà fourni du matériel de lutte contre le choléra, notamment des antibiotiques, des solutions de réhydratation orale et des fluides intraveineux, à six États, dont Gedaref, Khartoum et le Kordofan-Sud, ainsi que des kits de diagnostic rapide à l’ensemble des 18 États du Soudan.
L’OMS soutient également trois centres d’isolement du choléra dans l’État de Gedaref - deux d’entre eux avec des médicaments et des fournitures médicales, et soutient pleinement le dernier centre avec la fourniture d’équipements et de fournitures médicales.
Cette récente flambée de choléra intervient dans un contexte dans lequel le système de santé est submergé par les attaques contre les établissements de santé et la pénurie de fournitures et d’équipements médicaux, de personnel de santé et de fonds opérationnels. Environ 70 % des hôpitaux des États touchés par le conflit ne fonctionnent pas, tandis que les hôpitaux et cliniques en activité dans les États non touchés par le conflit sont débordés par l’afflux de personnes déplacées.
« À la suite de la guerre qui a éclaté en avril 2023, le Soudan est confronté à des déplacements massifs sans précédent, à des épidémies et à la malnutrition, qui ont été aggravés par de fortes pluies et des inondations », a fait valoir l’OMS.