Fil d'Ariane
Les Nations Unies appellent à une vision « lucide » de la paix et de la sécurité
Dans son récent discours à l'Assemblée générale, le Secrétaire général de l'ONU a souligné la nécessité d'une nouvelle approche en faveur de la paix et de la sécurité mondiales. Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Commission de consolidation de la paix (CCP) des Nations Unies se sont réunis vendredi pour discuter des moyens d'y parvenir.
L'appel lancé par le chef de l'ONU en faveur de l'innovation pour garantir la paix, décrit dans « Un nouvel agenda pour la paix », vise à relever ces défis complexes par le biais du multilatéralisme, ancré dans la Charte des Nations Unies et le droit international, centré sur la confiance, la solidarité et l'universalité.
Il intervient alors que certains États membres critiquent le fait que l'organisation universelle ne réponde plus aux aspirations d'un grand nombre de personnes, et que l'on considère généralement qu'une réforme s'impose.
Priorité à la diplomatie
Rosemary DiCarlo, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a parlé au nom du chef de l'ONU lors de la réunion de haut niveau, qui rassemblait les ministres des États membres de la Commission et des pays inscrits à l'ordre du jour de la Commission. Elle a expliqué les détails du plan.
« Notre objectif est de présenter une vision unifiée de la paix et de la sécurité, qui soit lucide sur l'ampleur des défis actuels et qui réponde aux préoccupations et aux priorités des différents groupes d'intérêt », a d’emblée affirmé Mme DiCarlo.
Au cœur de cette vision se trouve un appel aux États membres pour qu'ils donnent la priorité à la diplomatie, à la prévention des conflits et à la consolidation de la paix, pour lesquelles des stratégies globales, du courage politique et des partenariats solides soutenus par des ressources durables et un leadership national sont indispensables.
La Commission de consolidation de la paix, organe consultatif intergouvernemental créé en 2005, joue un rôle crucial dans le soutien des efforts de paix dans les pays touchés par un conflit. Composée de 31 États membres élus par l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social, elle rassemble les principaux donateurs et pays contributeurs de troupes.
Les trois piliers de la consolidation de la paix
« Avant tout, il est essentiel de renforcer la confiance - entre les États membres, entre les peuples et dans l'institution des Nations Unies elle-même », a souligné Mme DiCarlo, en présentant l'approche de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix, qui repose sur trois principes.
Reconnaissant le large impact de la violence, le « Nouvel agenda pour la paix » exhorte tous les États membres à réduire toutes les formes de violence. Il souligne que la prévention doit concerner tous les pays, pas seulement ceux qui sont en conflit, et il invite chaque État à élaborer des stratégies nationales de prévention.
Enfin, il insiste sur le fait que la prévention doit « être menée et prise en charge au niveau national », en abordant les questions de confiance et en alignant les priorités nationales sur le soutien international, le cas échéant.
Un rôle plus important dans la réforme des Nations Unies
En ce qui concerne les réformes des organes de l'ONU tels que le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale, la Commission de consolidation de la paix se voit attribuer un rôle plus important dans la promotion des discussions sur les questions de paix et de développement, le renforcement de la coopération et l'officialisation des relations avec les institutions financières internationales.
Plaidant pour un financement plus durable et plus prévisible des activités de consolidation de la paix, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies a également appelé à un renforcement des liens entre la Commission et le Fonds pour la consolidation de la paix, rappelant l'engagement de l'Assemblée générale en faveur du financement de la consolidation de la paix.