Fil d'Ariane
Le Tchad a besoin de notre soutien indéfectible, déclare la numéro deux de l’ONU
La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed, a estimé lundi que le Tchad avait besoin du soutien « total et indéfectible » de la communauté internationale, dans une région en proie à des troubles, des crises humanitaires et un climat en évolution rapide.
« Les enjeux sont élevés. Les pressions régionales sont immenses : le Tchad a ouvert les bras à des centaines de milliers de personnes qui fuient les violences au Soudan, en plus de la population réfugiée et déplacée existante », a noté Mme Mohammed lors d’une réunion ministérielle consacrée à la transition politique dans ce pays, au début de la semaine annuelle de haut niveau au siège des Nations Unies à New York.
Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif, le ministre tchadien des Perspectives économiques et des partenariats internationaux, Moussa Batraki, et la Directrice générale de la Banque mondiale chargée des Opérations, Anna Bjerde, participaient à cette réunion intitulée « Le retour à l'ordre constitutionnel au Tchad : Défis et Perspectives » et co-organisée par le gouvernement du Tchad, le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Accueil de milliers de réfugiés soudanais
Mme Mohammed a rappelé qu’elle avait été témoin de « cette générosité et de cette hospitalité remarquables » lors d’une visite à Adré et Farchana dans l’est du Tchad. « Mais j’ai également vu l’immense pression que cela a exercée sur les ressources limitées des Tchadiens, qui ont été doublement touchés par la crise dans le pays voisin, le Soudan ».
« L’ONU soutient le Tchad à chaque étape de son cheminement vers un avenir prospère et inclusif », a-t-elle affirmé.
La Vice-Secrétaire générale a promis également que les Nations Unies accompagnaient et soutenaient le Tchad dans sa transition, dont une grande partie a déjà été entreprise. Selon elle, la réunion de haut niveau symbolise cet « engagement inébranlable ».
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, Abdou Abarry, travaille avec d’autres acteurs régionaux, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, pour soutenir un retour inclusif, pacifique et rapide à l’ordre constitutionnel, a-t-elle souligné.
« Notre soutien signifie également un engagement à faire progresser l’accord de paix de Doha, y compris le désarmement, la démobilisation et la réintégration, et à soutenir les efforts louables du gouvernement pour débarrasser son territoire des mines terrestres », a-t-elle ajouté, précisant que cela signifiait accompagner « les efforts nationaux visant à renforcer la cohésion sociale, à poursuivre les Objectifs de développement durable (ODD), à fournir une aide humanitaire et à promouvoir les droits de l’homme ».
« Le Tchad a besoin de notre soutien total et indéfectible dans une région en proie à des troubles, des crises humanitaires et un climat en évolution rapide », a conclu Mme Mohammed, qui a remercié et félicité les partenaires qui ont été aux côtés et ont soutenu le Tchad. « Mais alors que le Tchad s’engage dans la dernière étape – et la plus difficile – de la transition, nous devons maintenir le cap pour soutenir et collaborer avec le Tchad afin de construire un avenir prospère et pacifique qui ne laisse personne de côté ».
Avancées réalisées
Dans une déclaration conjointe à la suite de cette réunion, les organisateurs de cet événement ont noté que les participants ont réitéré leur soutien à une transition menant à la restauration de l’ordre constitutionnel dans les délais prévus à travers une démarche inclusive, pacifique et ancrée sur les principes de droits de l’homme.
Les participants ont mesuré l’ampleur des avancées réalisées pendant la transition en cours et des défis restants. A cet effet, ils ont salué « les efforts de dialogue entrepris par le gouvernement dans cette importante dernière phase de la transition (référendum constitutionnel et élections) » et ont encouragé les autorités de transition à poursuivre les efforts visant à rendre cette transition encore plus inclusive.
Les participants ont rappelé la nécessité d’investir davantage dans le strict respect et la promotion des droits de l’homme, y compris les libertés d’opinion, d’expression et de réunion pacifique ainsi que la lutte contre l’impunité.
En outre, ils ont relevé l’importance de la conduite « avec efficience, transparence et professionnalisme du processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) ».
Les participants ont exprimé leurs vives appréciations aux autorités et populations tchadiennes qui ont bien voulu accueillir sur leur sol des centaines de milliers de réfugiés soudanais. Ils ont félicité les autorités de transition pour leurs efforts d’accueil, de sécurisation et de protection des réfugiés notamment avec l’adoption récente de la Loi d’asile.
Cependant, l’afflux massif de réfugiés au cours des derniers mois a un impact négatif sur les ressources limitées des communautés d’accueil qui sont déjà confrontées à des défis de développement aggravés par l’impact du changement climatique. Dans ce contexte, les participants ont exprimé leur inquiétude face à l’insuffisance des ressources.
Ils ont lancé un appel vibrant à la communauté internationale d’accentuer les appuis aux efforts déjà déployés par les autorités tchadiennes. Alors que le Tchad entre dans la phase la plus importante de sa transition politique, les partenaires sont encouragés à lui apporter un soutien supplémentaire pour relever les défis restants.