Fil d'Ariane
Le nombre d’enfants non scolarisés dans le monde a augmenté de 6 millions
Le nombre d’enfants n’allant pas à l’école a augmenté de six millions depuis 2021, selon de nouvelles données présentées lundi par l’UNESCO, pour qui cela compromet les objectifs des Nations Unies en matière d'éducation et exige une action rapide des Etats.
« L’éducation est en état d'urgence. Si des efforts considérables ont été déployés au cours des dernières décennies pour assurer une éducation de qualité pour tous, les données de l’UNESCO démontrent que le nombre d'enfants non scolarisés est aujourd'hui en hausse. Les États doivent se remobiliser de toute urgence s'ils ne veulent pas sacrifier l’avenir de millions d'enfants », a déclaré la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay.
Les chiffres sont publiés alors que les Etats membres des Nations Unies sont réunis lundi et mardi au siège de l’ONU à New York pour un Sommet des objectifs de développement durable.
250 millions d'enfants et de jeunes non scolarisés
Selon les chiffres de l'UNESCO, le nombre d'enfants et de jeunes non scolarisés s'élève désormais à 250 millions. L’augmentation observée depuis 2021 est en partie due à l'exclusion massive des filles et des jeunes femmes de l'éducation en Afghanistan, mais elle s’explique également par la constante stagnation des progrès de l'éducation dans le monde.
Ce bilan compromet l'objectif de développement durable (ODD) 4 des Nations Unies, qui fixe l'objectif d'une éducation de qualité pour tous d'ici à 2030 et prend en compte sept indicateurs principaux : l’éducation préscolaire, la fréquentation scolaire, l’achèvement des études et l’apprentissage, la formation des enseignants, l’égalité des genres, et les dépenses publiques.
Selon l'analyse de l'UNESCO, si les pays s’employaient à atteindre les objectifs nationaux fixés par cet objectif de développement durable, 6 millions d'enfants supplémentaires en âge d'entrer à l'école primaire seraient aujourd'hui dans des établissements préscolaires, 58 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes supplémentaires seraient scolarisés, et au moins 1,7 million d'enseignants d'école primaire supplémentaires seraient formés.
Les engagements des Etats doivent être honorés
Il y a un an, lors du Sommet des Nations Unies sur la transformation de l'éducation, 141 pays se sont engagés à transformer leurs systèmes éducatifs afin d'accélérer les progrès vers la réalisation de l'objectif de développement durable 4.
Parmi eux, 4 pays sur 5 se sont fixés pour objectif de faire progresser la formation et le développement professionnel des enseignants, 7 sur 10 se sont engagés à augmenter ou à améliorer leur niveau d’investissement dans l'éducation et 1 sur 4 à augmenter le soutien financier aux repas scolaires.
« Ces engagements doivent maintenant se traduire en actes. Il n'y a plus de temps à perdre. Pour atteindre l'ODD 4, un enfant doit être inscrit à l’école toutes les deux secondes d'ici à 2030 », a expliqué Audrey Azoulay. Pour que les pays atteignent leurs objectifs, il faut que 1,4 million d'enfants soient scolarisés dans l'enseignement préscolaire chaque année jusqu'en 2030, et que les taux d'achèvement du cycle primaire soient presque triplés.
Des progrès trop lents depuis 2015
Selon le Rapport mondial de suivi sur l'éducation 2023 de l'UNESCO, le pourcentage d'enfants achevant le cycle primaire a augmenté de moins de 3 points depuis 2015, pour atteindre 87%. Le pourcentage de jeunes achevant le cycle secondaire a quant à lui augmenté de moins de 5 points pour atteindre 58%.
Parmi les 31 pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire faible qui mesurent les progrès de l'apprentissage à la fin de l'école primaire, le Viet Nam est le seul pays où la plupart des enfants atteignent un niveau de compétence minimal en lecture et en mathématiques. À l’échelle mondiale, le taux d'alphabétisation des jeunes a progressé de moins d'un point de pourcentage. Le taux de participation des adultes à l'éducation (formelle ou non formelle) a chuté de 10%, une baisse principalement due à la pandémie de COVID-19.