Fil d'Ariane
Plus de 7 millions d’enfants réfugiés à travers le monde ne sont pas scolarisés, selon le HCR
Plus de la moitié des 14,8 millions d’enfants réfugiés en âge d’être scolarisés dans le monde ne vont pas à l’école, selon un rapport publié vendredi par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ce sont les étudiants qui sont en majorité exclus de la scolarité. Et le taux de scolarisation des réfugiés varie considérablement en fonction des niveaux académiques dans les pays concernés.
Ces données provenant de plus de 70 pays d’accueil de réfugiés révèlent que 38% sont inscrits au niveau préscolaire, 65% au niveau primaire, 41% au niveau secondaire et seulement 6% au niveau de l’enseignement supérieur.
« Plus on avance dans les études, plus le nombre de réfugiés diminue, car les possibilités d’étudier dans le secondaire et le supérieur sont limitées », souligne Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, dans l’avant-propos du rapport.
Différence entre les taux de scolarisation des réfugiés et des non-réfugiés
Dans tous les pays, à l’exception des pays à faibles revenus, la différence entre les taux de scolarisation des réfugiés et des non-réfugiés est flagrante, les réfugiés étant beaucoup moins nombreux à fréquenter l’école, ce qui montre à quel point le manque d’accès limite les perspectives.
En outre, le rapport montre qu’à la fin de 2022, le nombre de réfugiés en âge d’être scolarisés a augmenté de près de 50% par rapport aux 10 millions de l’année précédente, principalement en raison de l’invasion de l’Ukraine. Environ 51% d’entre eux, soit plus de 7 millions d’enfants, ne sont pas scolarisés.
Avec 20% des réfugiés vivant dans les 46 pays les moins avancés du monde et plus des trois quarts d’entre eux vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, les coûts de l’éducation des enfants déracinés pèsent de manière disproportionnée sur les pays les plus pauvres.
« Il nous faut mettre en place des systèmes éducatifs totalement inclusifs qui donnent aux réfugiés le même accès et les mêmes droits qu’aux enfants des pays d’accueil », a ajouté Filippo Grandi.
Le cas d’élèves réfugiés d’Afghanistan, d’Iraq et du Soudan du Sud
Dans ce combat pour l’éducation des enfants, des pays d’accueil, qui ont mis en œuvre de telles politiques, ont besoin d’un soutien prévisible et pluriannuel de la part des institutions financières internationales et régionales, des États à hauts revenus et du secteur privé. « Nous ne pouvons pas attendre de ces pays aux ressources limitées qu’ils assument seuls ce défi », a insisté le chef du HCR.
Par ailleurs, le document met en lumière le cas d’élèves réfugiés d’Afghanistan, d’Iraq et du Soudan du Sud, qui ont su surmonter les obstacles, saisir des opportunités et faire preuve d’excellence. Il examine également plus en détail la situation en matière d’enseignement des réfugiés en âge scolaire sur le continent américain et en Ukraine.
Parmi les évolutions positives constatées au niveau mondial, on peut citer la quasi-parité entre les sexes parmi les élèves réfugiés en ce qui concerne l’accès à l’éducation dans les pays concernés (63% pour les garçons et 61% pour les filles au niveau primaire, et 36% pour les garçons et 35% pour les filles au niveau secondaire), bien que les données par pays révèlent que dans certains d’entre eux, il existe encore des écarts importants entre les sexes.
Les résultats des examens nationaux démontrent également que les élèves réfugiés excellent lorsqu’ils ont accès à une éducation de qualité.