Fil d'Ariane
Crise au Soudan : plus de 4,8 millions de personnes ont dû fuir leur foyer (OIM)
Avec plus de quatre mois de guerre entre armée et paramilitaire, les déplacements de civils se poursuivent à un rythme alarmant.
La crise au Soudan a forcé plus de 4,8 millions de personnes à fuir leur maison dont 3,8 millions de déplacés internes et plus d’un million de réfugiés, a annoncé mercredi une agence des Nations Unies.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations(OIM), ce sont exactement 4.874.558 personnes qui ont fui leur foyer. L’agence onusienne basée à Genève estime que 3,8 millions de personnes (près de 760.000 ménages) ont été récemment déplacées à l’intérieur de ce pays d’Afrique du Nord-Est.
Le nombre de personnes déplacées a été observé dans plus de 3.400 localités réparties dans les 18 États du Soudan. Les proportions les plus élevées de personnes déplacées ont été observées dans le Nil fluvial (13 %), le Darfour oriental (10 %), le Nord (9,5 %), le Darfour méridional (8,4 %), le Sennar (7,6 %) et le Nil blanc (7,4 %).
Plus de 2,7 millions de personnes ont fui Khartoum
Selon l’OIM, ces mouvements de population sont le résultat d’une situation, qui reste « tendue ». Des combats sont signalés entre les forces de soutien rapide (RSF) et les forces armées soudanaises (SAF) dans plusieurs États.
La capitale, Khartoum, reste le théâtre d’une intensification de la violence, de violents affrontements ayant été signalés à proximité de la base militaire du corps blindé dans la région d’Al Shajara.
« Des combats dans la capitale ont également été signalés à Bahri et Omdurman », a détaillé l’OIM dans son dernier rapport de situation humanitaire.
Sur le terrain, les équipes de l’OIM rapportent que les personnes déplacées observées étaient originaires de huit États. Avec plus de 2,7 millions de déplacés internes (72 % du total), la majorité a été déplacée de l’État de Khartoum.
Suivent le Darfour Nord (7 %), Darfour Sud (9 %), Darfour Ouest (3,5 %), Darfour Central (4,9 %), Kordofan Nord (0,45%), Kordofan Sud (1,30%) et Aj Jazirah (0,01%). Selon l’OIM, environ 3 % des personnes déplacées sont des ressortissants non soudanais.
Plus d’un million de réfugiés dont plus de 400.000 au Tchad
Outre les déplacements internes, le conflit au Soudan a provoqué des mouvements transfrontaliers mixtes de 1.072.804 personnes vers les pays voisins. La majorité des arrivées ont été signalées au Tchad (41 %), en Égypte (26 %) et au Sud-Soudan (22 %). Il s’agit notamment de plus de 444.000 nouvelles arrivées enregistrées au Tchad, mais aussi plus de 285.000 réfugiés en Égypte.
L’OIM fait état également de près de 244.000 déplacés de force au Soudan du Sud, plus de 77.000 réfugiés en Éthiopie, près de 18.000 en République centrafricaine et plus de 3.800 en Libye. Plus de deux tiers des arrivées recensées dans ces pays étaient des ressortissants soudanais et environ 30 % des ressortissants étrangers et des rapatriés estimés.
Alors que les besoins humanitaires grimpent en flèche au Soudan, le financement reste extrêmement faible. Seul 26% des 2,6 milliards de dollars demandés pour le Plan de réponse humanitaire ont été reçus à ce jour.
C’est dans ce contexte que le Coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a annoncé mardi une allocation de 20 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) afin d’aider le nombre croissant de personnes dans le besoin au Soudan.