Fil d'Ariane
Des experts de l'ONU réclament une 2e Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine
À la veille de la Journée internationale des personnes d'ascendance africaine, un groupe d'experts* de l'ONU a exhorté mercredi l’Assemblée générale à proclamer la deuxième Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine pour la période 2025-2034.
« La Journée internationale des personnes d'ascendance africaine est une journée de reconnaissance et de souvenir des triomphes historiques et continus ainsi que des luttes des personnes d'ascendance africaine pour la réalisation de leurs droits humains », ont affirmé les experts dans une déclaration conjointe.
« Aujourd'hui, plus que jamais, le monde a un besoin urgent que l'humanité s'unisse et collabore avec un engagement inébranlable, dans un esprit d'égalité et de non-discrimination. Cela exige une volonté politique d'éliminer toutes les formes de discrimination, d'inégalité et de stratification raciales, tant au niveau national qu'international », ont il estimé.
Selon les experts, pour atteindre cet objectif, les inégalités au sein des pays et entre eux devront être considérablement réduites et les séquelles du colonialisme, de l'apartheid, de l'esclavage et du génocide devront être résolues de manière efficace.
« La cause des personnes d'ascendance africaine pour la reconnaissance, la justice et le développement est une cause pour l'humanité », ont souligné les experts onusiens.
Prendre des mesures supplémentaires
Malgré la contribution significative de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine 2015-2024, ainsi que la Convention internationale sur l'élimination de la discrimination raciale et la Déclaration et le Programme d'action de Durban à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée, les experts estiment qu’ « il reste encore beaucoup à faire et l'élan acquis doit être maintenu ».
« Par conséquent, nous demandons instamment à l'Assemblée générale des Nations Unies d'envisager la proclamation de la deuxième Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine pour la période 2025-2034, en vue de prendre des mesures supplémentaires pour lutter contre la discrimination systémique et les héritages du passé afin de parvenir à la pleine reconnaissance, à la justice et au développement des personnes d'ascendance africaine dans le monde entier », ont précisé les experts.
*Les experts qui ont signé cette déclaration sont : Epsy Campbell Barr, Présidente du Forum permanent des personnes d'ascendance africaine ; Ashwini K.P., Rapporteure spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée ; Dr.Tracie Keesee et Prof. Juan Méndez, Mécanisme international indépendant d'experts pour la promotion de la justice raciale et de l'égalité dans le contexte de l'application des lois ; Barbara G. Reynolds (Présidente), Bina D'Costa, Catherine S. Namakula, Dominique Day et Miriam Ekiudoko, Groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine ; Hanna Suchocka, Présidente, Groupe d'éminents experts indépendants sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban ; Marie Chantal Rwakazina, Présidente, Groupe de travail intergouvernemental sur la mise en œuvre effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban ; et Verene Shepherd, Présidente, Comité pour l'élimination de la discrimination raciale.
NOTE :
Les Rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes indépendants d'enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.