Fil d'Ariane
Crise au Soudan : plus de 4,6 millions de personnes ont fui leur foyer
Plus de 4,6 millions de personnes ont fui leur foyer au Soudan où la guerre fait rage depuis plus de quatre mois entre les forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, a indiqué mercredi une agence des Nations Unies.
Le nombre de personnes ayant fui à l’étranger les combats au Soudan avoisine les 1,04 million tandis que celui des déplacés dans le pays dépasse les 3,6 millions, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Ces nouvelles données de cette agence onusienne basée à Genève sont publiées alors que le conflit s’est étendu à de nouvelles zones géographiques, notamment El Fula dans le Kordofan occidental et l’État d’Al Jazirah, à proximité de la ville de Wad Madani. L’État d’Aj Jazirah accueille actuellement environ plus de 240.000 personnes déplacées, soit près de 7% % du nombre total de personnes déplacées recensées au Soudan, dont 99,82 % ont été déplacées depuis Khartoum.
L’estimation actuelle du nombre total de personnes récemment déplacées au Soudan s’élève exactement à 3.601.593 personnes (719.521 ménages). L’évaluation actuelle de l’OIM a permis d’observer le nombre de personnes déplacées dans l’ensemble des 18 États du Soudan.
Impact humanitaire des combats au Darfour méridional et au Kordofan méridional
Les proportions les plus élevées de personnes déplacées ont été observées dans le Nil fluvial (14%), le Darfour oriental (10 %), le Nord (10%), le Sennar (7,97%) et le Nil blanc (7,86%). La majorité (2 729 777 personnes déplacées, 75,79%) aurait été déplacée de l’État de Khartoum, suivi du Darfour Nord (7,75%), du Darfour Sud (7,12%), du Darfour Central (4,09%), du Darfour Ouest (3,40%), du Kordofan Sud (1,37%), du Kordofan Nord (0,47%) et de l’Aj Jazirah (0,01%).
Les organismes humanitaires redoutent plus de mouvements de populations d’autant que le conflit a gagné deux nouvelles villes fortement peuplées, aggravant les craintes pour des milliers de familles qui y ont été déplacées depuis d’autres zones touchées par les combats.
Longtemps concentrés à Khartoum et à certaines villes du Darfour, les combats ont été « signalés pour la première fois dans les trois États du Kordofan - à El Obeid (Kordofan Nord), Kadugli (Kordofan Sud) et El Fula (Kordofan Ouest) ». Dans le Kordofan Sud, des combats entre les Forces armées soudanaises et le Mouvement populaire de libération du Soudan - Nord/Al Hilu (SPLM/N-AL) ont été signalés à Kadugli et dans ses environs, provoquant le déplacement de plus de 7.000 ménages », a détaillé l’OIM dans son dernier bulletin humanitaire.
De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué, hier mardi, être profondément préoccupé par l’impact de la reprise des combats dans plusieurs régions du pays, notamment au Darfour méridional et au Kordofan méridional.
Plus d’un million de réfugiés dont plus de 40% au Tchad
À Nyala, la capitale de l’État du Darfour méridional, les récents affrontements ont fait au moins 60 morts et 250 blessées. Près de 50.000 personnes ont fui les violences. Pendant ce temps, les combats en cours ont empêché les camions transportant une aide humanitaire d’urgence d’atteindre Nyala.
Dans la ville de Kadugli, dans le Kordofan méridional, les partenaires humanitaires signalent que les stocks alimentaires sont presque épuisés. La reprise des affrontements a poussé davantage de personnes à quitter leurs foyers.
Outre les déplacements internes, le conflit au Soudan a provoqué des mouvements transfrontaliers mixtes de 1.040.883 personnes vers les pays voisins, avec plus de 426.000 nouvelles arrivées enregistrées au Tchad, plus de 285.000 en Égypte, 231.000 au Soudan du Sud. L’OIM comptabilise également 76.000 réfugiés en Éthiopie, près de 18.000 en République centrafricaine et 3.700 en Libye.
Plus de deux tiers des arrivées recensées dans ces pays étaient des ressortissants soudanais et plus de 30%, des ressortissants étrangers et des rapatriés estimés. La majorité des arrivées ont été signalées au Tchad (41%), en Égypte (27 %) et au Soudan du Sud (22,2%).
A noter que plus de 24,7 millions de personnes, soit environ la moitié de la population du Soudan, ont besoin d’aide humanitaire et de protection.