Fil d'Ariane
L’ONU fustige les violences contre les humanitaires
À l’approche de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, les Nations Unies avertissent que 2023 devrait être une nouvelle année marquée par un nombre élevé de victimes parmi les travailleurs humanitaires, alors que 62 d'entre eux ont été tués dans le monde depuis début janvier.
Outre ces travailleurs humanitaires tués depuis le début de 2023 dans des zones de conflit, 84 ont été blessés et 34 enlevés, selon la base de données Aid Worker Security Database compilée par la société britannique de consultants Humanitarian Outcomes.
« Chaque année, près de six fois plus de travailleurs humanitaires sont tués dans l’exercice de leurs fonctions que lors de cette sombre journée à Bagdad, et il s’agit en grande majorité de travailleurs humanitaires dans leurs propres pays », a déclaré dans un communiqué, Martin Griffiths, chef de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA).
Chaque année, l’ONU célèbre la Journée mondiale de l’aide humanitaire le 19 août, date de l’attentat suicide qui avait tué à Bagdad 22 personnes dont Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial de l’ONU en Iraq.
« La Journée mondiale de l’aide humanitaire et l’attentat à la bombe de l’hôtel Canal sont encore pour moi et pour beaucoup d’autres des moments d’émotions vives et mitigées », a dit M. Griffiths.
L’année dernière, 444 travailleurs humanitaires ont été attaqués et 116 d'entre eux ont perdu la vie. L’année précédente, 460 humanitaires avaient été attaqués, entraînant la mort de 141 d’entre eux.
Aider près de 250 millions de personnes
Depuis plusieurs années, le Soudan du Sud s’inscrit en tête des endroits les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires. Au 16 août, 40 attaques contre des humanitaires ayant fait 22 morts étaient comptabilisées, selon l’ONU.
Le Soudan voisin suit de près, avec 17 attaques contre des humanitaires et 19 décès signalés depuis le début de l’année. Ce bilan dépasse des chiffres inégalés depuis l’apogée du conflit au Darfour, entre 2006 et 2009.
D’autres victimes parmi les travailleurs humanitaires ont été enregistrées en République centrafricaine, au Mali, en Somalie et en Ukraine.
« L’impunité de ces crimes est une cicatrice sur notre conscience collective. Il est temps que nous joignions le geste à la parole en matière de respect du droit humanitaire international et que nous nous attaquions à l’impunité de ces violations », a ajouté M. Griffiths.
Face à la montée en flèche des besoins humanitaires, l’ONU et ses partenaires ont pour objectif d’aider près de 250 millions de personnes en situation de crise dans le monde, dix fois plus qu’en 2003. « En dépit des défis sécuritaires et d’accès, les humanitaires de tous horizons militent cette année pour mettre en avant leur engagement à aider pour les communautés qu’ils accompagnent, peu importe qui, peu importe où et #QuoiQuilArrive », a insisté le chef d’OCHA.