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ENTRETIEN - Soutenir l'éducation sexuelle en Thaïlande

De jeunes adolescents du nord de la Thaïlande apprennent l'importance de la planification familiale et d'autres questions de santé sexuelle et reproductive, grâce au travail d'une organisation non gouvernementale (ONG) soutenue par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).

Les grossesses non désirées chez les adolescentes sont plus fréquentes dans les régions pauvres du nord du pays qu'ailleurs, principalement en raison de problèmes d'accès à l'information et aux services, et il existe des preuves anecdotiques que, dans certaines écoles, elles ont augmenté pendant la pandémie de Covid-19.

Palang Jo, ce qui veut dire le pouvoir des jeunes, est une ONG basée à Phrae, dans le nord de la Thaïlande. Son objectif est de renforcer les capacités et les connaissances des jeunes et de veiller à ce qu'ils disposent de toutes les informations dont ils ont besoin pour passer de l'adolescence à l'âge adulte.

ONU Info a pu rencontrer des étudiants et des éducateurs de l'école Muang Phrae et les a interrogés sur la valeur de la formation.

Panisa Aryanant est la directrice de Palang Jo
ONU Info/Daniel Dickinson
Panisa Aryanant est la directrice de Palang Jo

Panisa Aryanant : Je suis la Directrice de Palang Jo, une organisation qui travaille en partenariat avec l'UNFPA et Reckitt. Notre objectif est de soutenir les écoles et les étudiants en leur fournissant des informations et une formation complètes en matière d'éducation sexuelle pour les préadolescents et les adolescents. Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une école où de nombreux élèves viennent de zones rurales. Souvent, ils n'ont pas suffisamment accès à l'information sur la santé sexuelle et reproductive.

Parn est une éducatrice pour les jeunes sur les questions de sexualité dans son école au nord de la Thaïlande.
ONU Info/Daniel Dickinson
Parn est une éducatrice pour les jeunes sur les questions de sexualité dans son école au nord de la Thaïlande.

Parn : J'ai participé pour la première fois à une session de formation comme celle-ci il y a quatre ans. J'ai assisté à des sessions régulières pendant deux ans et ces deux dernières années, j'ai été éducatrice de mon école, je suis donc directement impliquée dans l'animation de la formation. Aujourd'hui, nous avons travaillé avec des élèves plus jeunes, âgés de 12 à 14 ans, et nous leur avons parlé des changements qui vont se produire ou qui se produisent déjà dans leur corps pendant la puberté.

Guy, 17 ans, est éducateur.
ONU Info/Daniel Dickinson
Guy, 17 ans, est éducateur.

Guy : J'ai 17 ans et je suis l'un des éducateurs les plus âgés. Nous avons aussi beaucoup parlé des méthodes de planification familiale et montré l'utilisation des préservatifs à l'aide d'un modèle. Il y avait beaucoup de rires, donc les jeunes élèves ont vraiment apprécié la session. Je travaillais avec les garçons, et ils étaient très intéressés par la question de la puberté et de l'évolution de leur corps, notamment la pousse des poils pubiens et le fait qu'ils transpirent davantage.

Panisa Aryanant : Les grossesses non désirées chez les adolescentes restent un problème en Thaïlande, et nous avons choisi cette école parce que pendant la pandémie de Covid-19, le nombre de grossesses est passé d'une ou deux par an à quatre. Il s'agit d'une augmentation importante, que nous attribuons au fait que les élèves ne vont pas à l'école et passent plus de temps ensemble. Au cours des trois dernières années de travail dans cette école, nous avons réussi à réduire ces grossesses non désirées à zéro, nous avons donc un impact significatif.

Parn : Les familles ne parlent pas toujours de sexualité avec les jeunes, il est donc important de transmettre ces connaissances dans un environnement ludique. Les plus jeunes élèves ont appris à utiliser un préservatif et ont discuté de l'importance du contrôle des naissances. Je pense qu'il est bon que la prochaine génération ait ces connaissances.

Pang, 12 ans, dit avoir appris de nouvelles informations sur les méthodes de contrôle des naissances.
ONU Info/Daniel Dickinson
Pang, 12 ans, dit avoir appris de nouvelles informations sur les méthodes de contrôle des naissances.

Pang : J'ai douze ans et aujourd'hui, j'ai vraiment appris de nouvelles choses qui peuvent m'être utiles dans la vie de tous les jours. Le plus important, c'est la pilule contraceptive et la pilule d'urgence, et ce que cela signifie d'être victime d'un abus sexuel. Si jamais je me trouvais dans cette situation, je saurais comment me protéger. On s'est beaucoup moqué de nous aujourd'hui, et les garçons étaient beaucoup plus bruyants, mais nous nous connaissons tous, alors tout allait bien.

Panisa Aryanant : En Thaïlande, les écoles proposent une éducation sexuelle, mais celle-ci est souvent axée sur la biologie masculine et féminine. L'objectif de ce groupe est de familiariser les élèves avec tous les aspects de la santé sexuelle et reproductive, de leur fournir toutes les informations nécessaires et de leur permettre d'accéder à des services, si nécessaire. Nous aidons les étudiants à comprendre les comportements inappropriés, y compris le harcèlement et les abus.

Phrae est ma ville natale et ma motivation est donc d'améliorer la qualité de vie des gens d'ici, en particulier des jeunes. Je veux aider et soutenir ces enfants tout au long de leur adolescence et de leur vie d'adulte.