L’ONU achève avec succès le pompage d’hydrocarbures d’un pétrolier en décomposition en mer Rouge
À 18h00, heure locale, vendredi 11 août, les Nations Unies ont achevé avec succès le pompage d'hydrocarbures du superpétrolier FSO Safer au large du Yémen en mer Rouge, évitant ainsi la menace immédiate d'une marée noire de grande ampleur.
Plus de 1,1 million de barils de pétrole ont été transférés vers le pétrolier de remplacement en 18 jours, a précisé le bureau du Coordinateur résident et humanitaire des Nations Unies pour le Yémen dans un communiqué de presse.
Le FSO Safer est ancré à environ 4,8 milles marins au large des côtes du gouvernorat de Hodeïda au Yémen. Il a été construit en 1976 pour être un superpétrolier, mais une décennie plus tard, il a été converti en conteneur pétrolier flottant.
En 2015, le conflit qui oppose au Yémen les rebelles houthis et le gouvernement soutenu par une coalition menée par l’Arabie saoudite a entraîné la suspension des opérations du pétrolier. Depuis, le navire n’a cessé de se détériorer, au point qu’il risque de se briser ou d'exploser depuis des années. Une fuite majeure de pétrole aurait entraîné une catastrophe environnementale et humanitaire.
La cargaison d'hydrocarbures à bord du FSO Safer a été pompée vers le navire de remplacement Yemen (anciennement Nautica) lors d'un transfert de navire à navire qui a débuté le 25 juillet. Les préparatifs sur place ont été entamés en mai par la société SMIT à laquelle a fait appel le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui met en œuvre l'opération.
La plus grande partie des 1,14 million de barils a été extraite. Cependant, moins de 2% de la cargaison de pétrole d'origine reste mélangée à des sédiments qui seront éliminés lors du nettoyage final du FSO Safer.
Une catastrophe environnementale évitée
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s’est félicité d'apprendre que le transfert de pétrole du FSO Safer a été conclu « en toute sécurité aujourd'hui ». L'opération dirigée par les Nations Unies a empêché « ce qui aurait pu être une catastrophe environnementale et humanitaire monumentale », a-t-il ajouté par l’intermédiaire de son porte-parole adjoint.
L'Administrateur du PNUD, Achim Steiner, a estimé de son côté que l’achèvement du pompage du pétrole était « un moment de fierté pour les nombreuses personnes du système des Nations Unies ainsi que pour nos donateurs et partenaires qui ont travaillé sans relâche au cours des derniers mois et années pour éviter une catastrophe dans un pays déjà vulnérable à la suite d'un conflit prolongé ».
« Il reste encore du travail à faire, mais aujourd'hui, nous pouvons dire avec confiance que la menace immédiate d'une marée noire a été écartée », a-t-il noté.
Le Coordonnateur résident et humanitaire des Nations Unies pour le Yémen, David Gressly, qui dirige les efforts à l'échelle du système des Nations Unies sur le FSO Safer depuis septembre 2021, a également estimé qu’il s’agissait d’une « étape importante ».
« Une coalition mondiale remarquable s'est réunie sous l'égide de l'ONU pour empêcher le pire scénario d'une marée noire catastrophique en mer Rouge. Nous devons terminer le travail commencé par l'ONU. L'installation d'une bouée CALM à laquelle le navire de remplacement sera amarré en toute sécurité est la prochaine étape cruciale », a-t-il souligné.
Financement supplémentaire nécessaire
Le Secrétaire général a réaffirmé, de son côté, l'engagement de l'ONU à mener à bien ce projet, notamment par la livraison de la bouée spécialisée. Il a exprimé sa gratitude aux autorités yéménites dont le soutien a été « essentiel » au succès de l’opération.
Un financement supplémentaire sera nécessaire pour terminer le projet et éliminer toute menace environnementale restante pour la mer Rouge. Le chef de l’ONU a remercié « les nombreux pays, entreprises et donateurs philanthropiques ainsi que les citoyens ordinaires qui ont contribué au financement du projet » et il a exhorté les donateurs à apporter des fonds « en ce moment crucial pour conclure cette opération ».