Fil d'Ariane
Naufrages en Méditerranée : des agences de l’ONU appellent les Etats à veiller au sauvetage des migrants
A la suite d’un nouveau naufrage de migrants et réfugiés subsahariens survenu ce week-end près de Sfax (centre-est de la Tunisie), trois agences des Nations Unies ont appelé, jeudi, les Etats à accroître leur capacité de recherche et de sauvetage.
« Des mécanismes coordonnés de recherche et de sauvetage et l’expansion de voies plus sûres et régulières pour la migration et l’asile sont nécessaires », ont insisté l’OIM, le HRC et l’UNICEF, qui ont également exprimé leurs plus sincères condoléances pour la perte de dizaines de vies humaines suite à un nouveau naufrage meurtrier survenu entre le jeudi 3 et le vendredi 4 août en mer Méditerranée.
Des mécanismes coordonnés de recherche et de sauvetage et l’expansion de voies plus sûres et régulières pour la migration et l’asile sont nécessaires
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont appelé les Etats à augmenter leurs ressources et leurs capacités afin d’assumer efficacement leurs responsabilités.
Une quarantaine de personnes portées disparues
Selon les rapports des médias, des migrants et réfugiés, majoritairement originaires de l’Afrique subsaharienne, seraient partis jeudi d’une plage au nord de Sfax, en face des îles Kerkennah.
« L’embarcation en fer se serait retournée » face à « des conditions météo rendant très dangereuses les traversées sur ces petits bateaux en fer, inadéquats pour naviguer ».
La barge de fer aurait chaviré en cours de navigation. Les conditions météorologiques dangereuses rendent les traversées en barges de fer particulièrement périlleuses pour la navigation, soulignant le mépris total des passeurs pour la vie des migrants et des réfugiés qui effectuent ces voyages.
Selon les témoignages de quatre survivants - un enfant de 13 ans non accompagné, une femme et deux hommes - ont été secourus par un navire marchand et mis en sécurité à Lampedusa ce jeudi par les garde-côtes italiens, ont détaillé les agences onusiennes.
« Les survivants ont indiqué que 41 personnes étaient toujours portées disparues, dont trois enfants », ont fait valoir le HCR, l’OIM et l’UNICEF, rappelant qu’il y a quelques jours seulement, une mère enceinte et un enfant ont perdu la vie au large de Lampedusa.
Plus de 1.800 personnes mortes ou disparues
L’OIM, le HCR et l’UNICEF sont présents à Lampedusa pour soutenir les autorités dans les phases de débarquement et d’accueil initial - pour s’assurer que les personnes cherchant une protection internationale puissent en faire la demande et que celles ayant des besoins particuliers soient rapidement identifiées - et soutiennent également les transferts.
Selon les dernières statistiques du HCR, près de 120.000 personnes ont débarqué depuis début 2023 en Europe via la Méditerranée dont plus de 90.000 en Italie. De son côté l’OIM note que plus de 1.800 personnes ont déjà été signalées comme mortes ou disparues le long de cette route cette année.
La Méditerranée centrale est l’une des routes migratoires les plus actives et les plus dangereuses au monde. Plus de 75% des victimes en Méditerranée au cours des dix dernières années ont été enregistrées en Méditerranée centrale.
Les trois agences onusiennes renouvellent leur appel en faveur d’un accès plus large à des voies sûres et régulières pour la migration et l’asile dans l’Union européenne, afin d’éviter que les personnes n’aient à recourir à des voyages dangereux en quête de sécurité et de protection.