Fil d'Ariane
Chine : des experts de l’ONU veulent des informations sur des défenseurs des droits humains tibétains détenus
Le gouvernement chinois doit fournir des informations sur neuf défenseurs des droits humains tibétains qui purgent des peines de prison allant jusqu’à 11 ans, ont indiqué jeudi des experts indépendants des Nations Unies.
Les défenseurs de l’environnement emprisonnés - Anya Sengdra, Dorjee Daktal, Kelsang Choklang, Dhongye, Rinchen Namdol, Tsultrim Gonpo, Jangchup Ngodup, Sogru Abhu et Namesy - ont été arrêtés après avoir protesté contre les activités minières illégales dans les montagnes sacrées et dénoncé la chasse d’espèces menacées dans les provinces de Qinghai et de Sichuan et dans la province autonome du Tibet.
« Il y a très peu d’informations disponibles sur les circonstances de leur détention, de leur procès et de leur condamnation, mais nous savons que ces militants ont été condamnés à des peines allant de sept à onze ans d’emprisonnement », ont déclaré dans un communiqué, Mary Lawlor, Rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme ; Clément Nyaletsossi Voule, Rapporteur spécial sur la liberté de réunion pacifique et David Boyd, Rapporteur spécial sur les droits de l’environnement.
Entre 2010 et 2019, neuf défenseurs tibétains des droits de l’homme ont été emprisonnés dans le cadre de leurs activités pacifiques visant à protéger l’environnement fragile de la région.
Détails sur le lieu de leur détention et leur état de santé
« Le manque d’informations fournies par les autorités chinoises pourrait être considéré comme une tentative délibérée de faire oublier au monde l’existence de ces défenseurs des droits de l’homme alors qu’ils passent année après année en isolement », ont fait valoir les experts de l’ONU, ajoutant que « leurs familles ont été tenues dans l’ignorance de leur sort ».
Selon les experts indépendants onusiens, il n’est pas clair combien de défenseurs des droits de l’homme avaient eu accès à un avocat pendant leur détention ou si certains d’entre eux avaient eu accès à des soins médicaux en prison. « Nous demandons instamment au gouvernement chinois de fournir des détails sur les raisons et le lieu de leur détention ainsi que sur leur état de santé, de leur fournir des soins médicaux adéquats et de permettre à leurs familles de leur rendre visite », ont-ils souligné.
De plus, le gouvernement chinois n’a pas rendu publique la durée des peines prononcées dans six cas, à savoir contre Dhongye, Rinchen Namdol, Tsultrim Gonpo, Jangchup Ngodup, Sogru Abhu et Namsey. Le lieu de détention des militants et les conditions dans lesquelles ils purgent leur peine ne sont toujours pas clairs.
« Si la Chine s’engage à lutter contre les effets du changement climatique, elle devrait s’abstenir de persécuter les défenseurs des droits de l’homme dans le domaine de l’environnement et libérer les neuf personnes immédiatement », ont conclu les experts, relevant être en contact à ce sujet avec Pékin.
NOTE :
Les Rapporteurs spéciaux et les groupes de travail font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d'experts indépendants du système des droits de l'homme des Nations Unies, est le nom général des mécanismes indépendants d'établissement des faits et de suivi du Conseil. Les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales sont des experts indépendants en matière de droits de l'homme nommés par le Conseil des droits de l'homme pour s'occuper soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Ils ne font pas partie du personnel des Nations Unies et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation. Ils travaillent à titre individuel et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail.