Fil d'Ariane
L’OMS appelle à intensifier le dépistage et le traitement de l’hépatite virale
L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a appelé, vendredi, à intensifier le dépistage et le traitement de l’hépatite virale, avertissant que cette maladie pourrait tuer plus de personnes que le paludisme, la tuberculose et le VIH réunis d’ici 2040, si les tendances actuelles de l’infection se poursuivent.
À l’occasion de la Journée mondiale de l’hépatite, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) partage de nouvelles orientations pour suivre les progrès des pays sur la voie de l’élimination de l’hépatite d’ici à 2030. Pour réduire les nouvelles infections et les décès dus à l’hépatite B et C, les pays doivent : garantir l’accès au traitement à toutes les femmes enceintes vivant avec l’hépatite B.
Il s’agit également de fournir des vaccins contre l’hépatite B à leurs bébés à la naissance, diagnostiquer 90% des personnes vivant avec l’hépatite B et/ou l’hépatite C, et fournir un traitement à 80% de toutes les personnes diagnostiquées avec l’hépatite.
Ils doivent également agir pour garantir une transfusion sanguine optimale, des injections sûres et la réduction des risques.
L’hépatite tue plus d’un million de personnes par an
« Des millions de personnes vivent avec une hépatite non diagnostiquée et non traitée dans le monde, alors que nous disposons d’outils plus performants que jamais pour la prévenir, la diagnostiquer et la traiter », a déclaré dans un communiqué, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
L’hépatite provoque des lésions du foie et des cancers et tue plus d’un million de personnes par an. Parmi les cinq types d’hépatite, les hépatites B et C sont à l’origine de la plupart des maladies et des décès. L’hépatite C peut être guérie ; cependant, seulement 21% des personnes vivant avec l’hépatite C sont diagnostiquées et seulement 13% ont reçu un traitement curatif.
Seulement 10% des personnes vivant avec une hépatite B chronique sont diagnostiquées, et seulement 2 % des personnes infectées reçoivent les médicaments qui sauvent la vie. « L’OMS reste déterminée à aider les pays à élargir l’utilisation de ces outils, y compris des médicaments curatifs de plus en plus rentables, pour sauver des vies et mettre fin à l’hépatite », a ajouté le Dr Tedros.
Avec la vaccination, le dépistage et les traitements, l’OMS mise sur ces opportunités « vitales » pour protéger notre foie de l’hépatite. La réduction des infections par l’hépatite B chez les enfants grâce à la vaccination est ainsi une intervention clé pour limiter les infections par l’hépatite virale en général.
L’hépatite B, objectif de santé en bonne voie pour 2030
Selon l’OMS, l’objectif relatif à l’incidence de l’hépatite B est le seul objectif de santé des objectifs de développement durable (ODD) qui a été atteint en 2020 et qui est en bonne voie pour 2030. Cependant, de nombreux pays d’Afrique n’ont pas accès aux vaccins contre l’hépatite B administrés à la naissance.
Le redémarrage récent par l'Alliance du Vaccin, Gavi, de sa stratégie d’investissement dans les vaccins 2018 - qui comprend le vaccin contre l’hépatite B administré à la naissance - permettra de relancer les programmes de vaccination des nouveau-nés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où les taux de transmission de l’hépatite B de la mère à l’enfant restent très élevés.
Pour contribuer à l’élimination de la transmission mère-enfant, l’OMS recommande d’ailleurs que toutes les femmes enceintes subissent un test de dépistage de l’hépatite B pendant leur grossesse. En cas de résultat positif, elles devraient recevoir un traitement et des vaccins devraient être fournis
Par ailleurs, un rapport de l’OMS montre que sur les 103 pays qui ont répondu à une enquête de l’agence onusienne, 80% ont mis en place des politiques de dépistage et de prise en charge de l’hépatite B dans les cliniques VIH, et 65% font de même pour l’hépatite C. Or selon l’OMS, l’augmentation du dépistage et du traitement de l’hépatite dans le cadre des programmes VIH protégera les personnes vivant avec le VIH contre le développement d’une cirrhose et d’un cancer du foie.
L’OMS lance la campagne « Une vie, un foie »
Dans le même temps, après des années de hausse des taux de traitement, l’augmentation du nombre de personnes ayant accès au traitement curatif de l’hépatite C ralentit. L’OMS préconise donc de profiter des réductions de prix des médicaments pour accélérer les progrès dans l’extension des traitements.
Un traitement de 12 semaines pour guérir l’hépatite C coûte aujourd’hui 60 dollars dans les pays à faible revenu, alors qu’il coûtait à l’origine plus de 90.000 dollars lorsqu’il a été introduit pour la première fois dans les pays à revenu élevé. Le traitement de l’hépatite B coûte moins de 30 dollars par an (2,4 dollars par mois).
Pour les personnes qui souhaitent préserver la santé de leur foie, l’OMS recommande le dépistage de l’hépatite, le traitement en cas de diagnostic et la vaccination contre l’hépatite B. La baisse de la consommation d’alcool, l’obtention d’un poids santé et la prise en charge du diabète ou de l’hypertension sont également bénéfiques pour la santé du foie.
Sous le thème « Une vie, un foie », la campagne de l’OMS pour la Journée mondiale de l’hépatite souligne l’importance de protéger le foie contre l’hépatite pour vivre longtemps et en bonne santé.