Des mesures urgentes sont nécessaires pour mettre fin à la flambée de violence en Cisjordanie
L'insécurité et la violence ont augmenté rapidement en Cisjordanie occupée au cours du mois écoulé, qui a été marqué par l'une des opérations militaires israéliennes les plus intenses depuis près de deux décennies, a expliqué jeudi un haut responsable de l’ONU aux membres du Conseil de sécurité.
« Cette détérioration s'accompagne de mesures unilatérales, qui fragilisent une solution à deux États, de l'absence d'un processus de paix et de défis économiques persistants auxquels sont confrontés les Palestiniens et l'Autorité palestinienne », a déclaré Khaled Khiari, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l'Asie et le Pacifique aux Départements des affaires politiques et de consolidation de la paix et des opérations de paix.
« Il est essentiel que toutes les parties prennent des mesures urgentes pour arrêter la spirale descendante et discutent pour rechercher une voie constructive », a-t-il souligné.
Depuis le 27 juillet, 21 Palestiniens - dont cinq enfants - ont été tués et près de 250 blessés par les forces de sécurité israéliennes, ainsi que lors d'attaques et d'attaques présumées contre des Israéliens, et d'autres incidents violents.
Vingt autres Palestiniens, dont cinq enfants, ont été blessés par des colons israéliens ou d'autres civils, a précisé M. Khiari.
Selon des sources israéliennes, deux membres des forces de sécurité israéliennes ont été tués et huit blessés, tandis que 39 autres Israéliens, dont trois enfants, ont été blessés par des Palestiniens à la suite de tirs et d'attaques à la bombe, de jets de pierres et de cocktails Molotov, d’engins explosifs improvisés et d'autres incidents, a-t-il ajouté.
Opération dans le camp de Jénine
Les 3 et 4 juillet, l’armée israélienne a mené une opération dans le camp de réfugiés de Jénine. Le nombre de morts et de blessés qui en a résulté est le plus élevé en une seule opération en Cisjordanie depuis que l'ONU a commencé à comptabiliser les victimes en 2005, a dit le haut responsable onusien aux ambassadeurs.
Les lieux ciblés comprenaient des emplacements adjacents aux installations de l'ONU et à une école, tandis que des échanges de tirs ont eu lieu à proximité d'établissements de santé. Une clinique de santé de l'agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, la seule à l'intérieur du camp, a été endommagée et reste fermée, a-t-il souligné.
L'opération a également fait peser un lourd tribut humanitaire sur le camp et ses habitants, avec plus de 460 maisons endommagées, des routes endommagées et des familles déplacées.
Un certain nombre de besoins prioritaires ont été identifiés par l'ONU et les partenaires humanitaires, notamment l'élimination des munitions non explosées, la restauration des services d'eau et d'égouts, et la réparation et le réapprovisionnement des installations médicales.
Attaques contre des Israéliens
Un certain nombre d'attaques ont également été menées par des Palestiniens contre des Israéliens, notamment une attaque à l'arme blanche à Tel-Aviv qui a blessé huit civils israéliens, dont une femme enceinte, le 4 juillet, a indiqué M. Khiari.
Des militants à Gaza ont tiré cinq roquettes depuis Gaza vers Israël, en réponse à l'opération à Jénine, dans la nuit du 4 juillet, a-t-il ajouté. Toutes ont été interceptées par le système de défense aérienne d'Israël, avec des éclats d'obus atterrissant dans la ville de Sderot. En réponse, l'armée de l'air israélienne a mené des frappes aériennes contre ce qu'elle a qualifié de cibles du Hamas dans la bande de Gaza.
M. Khiari a souligné que prendre pour cible des civils, y compris des enfants, était inacceptable et devait être condamné et rejeté par tous.
« Tous les auteurs de violences doivent rendre des comptes et être rapidement traduits en justice », a-t-il déclaré. « Israël a l'obligation de protéger les Palestiniens et leurs biens dans le territoire palestinien occupé et de garantir des enquêtes rapides, indépendantes, impartiales et transparentes sur tous les actes de violence ».