Fil d'Ariane
Réformes judiciaires en Israël : l’ONU exhorte à tenir compte des appels des manifestants
Le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a appelé jeudi Israël à tenir compte de ceux qui manifestent pour « la défense de la démocratie et des libertés fondamentales » face aux dernières réformes judiciaires.
« J’invite instamment à ceux qui sont au pouvoir d’entendre les appels des personnes qui participent à ce mouvement - des personnes qui ont mis leur confiance dans la valeur durable d’un système judiciaire indépendant pour obliger efficacement les autres branches du gouvernement à respecter les normes juridiques fondamentales et - en fin de compte - à protéger les droits de tous les citoyens », a déclaré dans un communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk.
M. Türk indique suivre de près l’évolution de la situation en Israël, où le Parlement a adopté cette semaine une nouvelle loi limitant le pouvoir judiciaire de la Cour suprême et où, depuis plusieurs mois, des personnes issues de tous les secteurs de la société manifestent pacifiquement et nouent des alliances pour défendre la démocratie et les libertés fondamentales.
Une inquiétude face à l’ampleur des « changements législatifs fondamentaux »
Le Parlement israélien, a adopté lundi 24 juillet, un texte phare de la réforme judiciaire portée par le gouvernement de Benyamin Netanyahou.
Selon les rapports des médias, cette première mesure-clé limite la possibilité pour la Cour suprême d’invalider une décision de l’exécutif. La contestation populaire, qui rassemble chaque semaine depuis début janvier des dizaines de milliers de manifestants, s’était pourtant intensifiée à l’approche du vote.
Pour le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, ce vaste mouvement social s’est développé au fil des mois pour défendre les droits de l’homme et préserver l’espace démocratique et l’équilibre constitutionnel si laborieusement construits en Israël au cours de nombreuses décennies.
« Il témoigne de l’inquiétude de la population face à l’ampleur des changements législatifs fondamentaux », a insisté M. Türk.
Maintenant que les récents changements législatifs ont été contestés par des pétitions devant la Cour suprême, le Chef des droits de l’homme de l’ONU estime qu’il est essentiel que la Cour dispose de tout l’espace nécessaire pour statuer sur les questions dont elle est saisie, dans le respect de la légalité et à l’abri de toute pression politique ou de toute ingérence de quelque origine que ce soit.