Fil d'Ariane
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La Syrie reste toujours profondément divisée, selon l'envoyé de l'ONU
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Des mois de diplomatie pour résoudre la crise en Syrie n'ont pour l’instant donné aucun résultat ni suscité d’élan politique alors que la population est fatiguée par la guerre, a indiqué lundi l'Envoyé spécial de l'ONU pour le pays devant le Conseil de sécurité.
« J'espère que cela aboutira bientôt, car sinon, ce sera une autre occasion manquée d'aider le conflit syrien à trouver une fin négociée, à un moment où l'impact de la crise s'aggrave », a déclaré Geir Pedersen aux quinze membres du Conseil.
Bien qu'il y ait eu des gestes humanitaires positifs à la suite des tremblements de terre dévastateurs de février, il a jugé décevant que les opérations humanitaires transfrontalières de l'ONU n’aient pas pu être prolongées en raison de l’échec de deux projets de résolution il y a deux semaines au Conseil de sécurité, a-t-il déclaré aux ambassadeurs.
« Comment les Syriens sont-ils censés croire que des progrès plus larges sont possibles, et comment sont-ils censés être encouragés à surmonter leurs propres profondes différences, si le consensus sur les fondamentaux humanitaires entre les parties prenantes internationales est insaisissable ? », a-t-il ajouté.
Cinq armées étrangères
« La Syrie reste territorialement divisée avec une société syrienne trop divisée sur de nombreux sujets », a estimé M. Pedersen, rappelant la présence de cinq armées étrangères dans le pays.
« Ce mois-ci, il y a eu des frappes aériennes attribuées à Israël, des rapports de frappes de drones turcs, des rapports de frappes aériennes pro-gouvernementales au nord d'Alep, et les États-Unis ont déclaré avoir effectué des frappes de drones sur un chef de l'EIIL (Daech) près d'al-Bab ».
Des civils continuent d'être blessés et tués, au milieu d'affrontements violents, d'échanges réguliers de tirs de mortier, de roquettes et d'artillerie dans le nord-est et le nord-ouest de la Syrie, a-t-il ajouté.
M. Pedersen a appelé le gouvernement syrien à travailler de manière proactive avec l'ONU sur une voie politique de sortie du conflit, et a également souligné la nécessité d'une « diplomatie internationale constructive et coordonnée ».
« Plus vous pouvez travailler ensemble malgré vos différences, plus vous pouvez encourager et soutenir les Syriens à faire de même », a-t-il exhorté les 15 membres du Conseil.
Les conditions s'aggravent
Ramesh Rajasingham, Directeur de la coordination au sein du Bureau des Nations Unies pour la coordination de l’aide humanitaire (OCHA), a informé les ambassadeurs de la lettre que son bureau a reçue du gouvernement syrien accordant à l'ONU l'autorisation d'utiliser le point de passage de Bab al-Hawa pour fournir une assistance dans le nord-ouest.
Les bénéficiaires de l'aide alimentaire ne reçoivent actuellement que 50% de la ration standard
Il a déclaré que les humanitaires continuent de dialoguer avec le gouvernement concernant les conditions décrites dans la lettre et les exigences requises pour que l'OCHA puisse continuer à opérer, dans le cadre des principes humanitaires d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance.
Dans toute la Syrie, a-t-il poursuivi, les conditions continuent de se détériorer, le prix des denrées alimentaires essentielles ayant grimpé de plus de 90% en 2023, mettant les produits alimentaires de base et autres produits essentiels hors de portée de millions de familles.
Dans tout le pays, près de 12 millions de personnes – plus de la moitié de la population – n'ont pas assez à manger et 2,9 millions supplémentaires risquent de sombrer dans la faim.
Dans le nord-ouest du pays, la chaleur extrême met des vies en danger avec plus de 40 incendies signalés pour la seule période du 15 au 17 juillet.
« Malgré ces graves vulnérabilités, le Plan de réponse humanitaire 2023 pour la Syrie n'est financé qu'à 12,4% », a-t-il ajouté, avertissant qu'en l'absence de financement urgent, les humanitaires devront faire « encore des choix difficiles cette année ».
« Pour vous donner un exemple de ce que cela signifie dans la pratique : les bénéficiaires de l'aide alimentaire ne reçoivent actuellement que 50% de la ration standard. En outre, l'assistance à 40% d'entre eux – soit 2,5 millions de personnes – a été interrompue ce mois-ci en raison d'un manque de financement », a averti le responsable humanitaire de l'ONU.