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Plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus ses conséquences sont dangereuses, prévient l’ONU

Plus de 500 jours après le début de linvasion à grande échelle de lUkraine par la Russie, plus cette guerre se prolonge, plus ses conséquences sont dangereuses pour le monde entier, a prévenu lundi une haute responsable de lONU devant le Conseil de sécurité.

« Aujourd'hui, il est clair qu'en plus de causer des morts et des destructions inadmissibles, la guerre en Ukraine a considérablement réduit notre capacité à faire face à un avenir incertain. Elle a exacerbé les tensions dans différentes régions et risque de déclencher une course mondiale aux armements », a déclaré la cheffe des affaires politiques de l’ONU, Rosemary DiCarlo, lors d’un exposé devant les quinze membres du Conseil.

« La guerre menace de saper les structures mêmes qui ont empêché une troisième conflagration mondiale et nous ont aidés à résoudre de multiples conflits au cours des 80 dernières années. Plus cette guerre se prolonge, plus ses conséquences sont dangereuses, y compris la possibilité d'un conflit plus large », a-t-elle ajouté.

Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, informe les membres du Conseil de sécurité de l'ONU de la situation en Ukraine (photo d'archives).
Photo ONU/Eskinder Debebe
Rosemary DiCarlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, informe les membres du Conseil de sécurité de l'ONU de la situation en Ukraine (photo d'archives).

Guerre injustifiée

« Pour le bien du peuple ukrainien et pour le bien de notre communauté mondiale, cette guerre insensée et injustifiée doit cesser », a dit Mme DiCarlo.

Depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine le 24 février 2022, plus de 9.200 personnes ont été tuées et plus de 16.000 autres blessées, selon des chiffres confirmés, le bilan réel étant certainement plus élevé.

Les enfants ont été particulièrement touchés par le conflit. L'Ukraine était le pays avec le plus grand nombre d'enfants tués et mutilés en 2022. C'était aussi le pays avec le plus d'attaques contre des écoles et des hôpitaux. « Les attaques contre des civils et des infrastructures civiles – où qu'elles se produisent – sont indéfendables et strictement interdites par le droit international. Elles doivent cesser immédiatement », a rappelé la cheffe des affaires politiques.

Selon elle, les parties concernées ont la responsabilité d'éviter les actions qui pourraient encore aggraver les tensions, jugeant, en particulier, la menace d'utiliser des armes nucléaires « tout à fait inacceptable ».

Aide humanitaire à des millions de personnes

Dans le domaine humanitaire, l’ONU et ses partenaires ont aidé plus de cinq millions de personnes jusqu'à présent cette année, avec plus de 65 convois inter-agences vers les zones de première ligne.

La cheffe des affaires politiques a toutefois regretté le manque persistant d'accès humanitaire aux zones sous contrôle russe des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia, ce qui prive environ 3,7 millions de personnes d'une assistance indispensable.

Mme DiCarlo a noté également qu’actuellement plus de 6,3 millions d'Ukrainiens sont des réfugiés et environ 5,1 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 4,76 millions de personnes déplacées sont retournées dans leurs communautés depuis le début de la guerre, dont 1,1 million de réfugiés.

Violations des droits humains

Concernant les violations des droits humains, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a documenté des détentions arbitraires et des disparitions forcées, des actes de torture et des mauvais traitements, ainsi que des violences sexuelles liées au conflit.

Selon le dernier rapport du HCDH, la Fédération de Russie a détenu arbitrairement 864 cas individuels, de nombreux cas s'apparentant à des disparitions forcées.

La cheffe des affaires politiques a jugé profondément troublant que plus de 91% des détenus civils détenus par la Russie auraient été soumis à la torture ou à des mauvais traitements, y compris des violences sexuelles.

Le HCDH a également documenté 75 cas de détention arbitraire par les forces de sécurité ukrainiennes, pour la plupart des personnes soupçonnées d'infractions pénales liées au conflit. Dans 57% des cas, le HCDH a documenté le recours à la torture et aux mauvais traitements.

Mme DiCarlo a appelé « à l'arrêt de la détention arbitraire de civils et à la libération immédiate dans des conditions de sécurité de toutes les personnes détenues arbitrairement. Les victimes doivent disposer de recours effectifs ». Elle a également exhorté la Russie à garantir aux observateurs indépendants, y compris le HCDH, un accès régulier, libre et confidentiel à tous les détenus.

« Toutes les victimes de violations des droits humains méritent justice et reddition des comptes, de quelque côté de la ligne de front qu'elles viennent. L'impunité ne doit pas subsister », a-t-elle ajouté.