Aller au contenu principal

Accord sur le nucléaire iranien : malgré les divergences, toujours « la meilleure option disponible », selon l’ONU

L'accord international sur le programme nucléaire iranien connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (PAGC) est au point mort, le stock d'uranium enrichi du pays étant désormais plus de 20 fois supérieur à la limite convenue, a averti jeudi la cheffe des affaires politiques de l'ONU, Rosemary DiCarlo.

Informant le Conseil de sécurité de l'état de l’accord, Mme DiCarlo a donné le ton à la discussion en déclarant que « la diplomatie est le seul moyen de traiter efficacement la question nucléaire iranienne ».

Les Etats-Unis ont quitté l’accord en 2018

L'accord de 2015 définit les règles de surveillance du programme nucléaire iranien et ouvre la voie à la levée des sanctions de l'ONU. Il a été approuvé par l'Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, France, Russie, Royaume-Uni, États-Unis), plus l'Allemagne, ainsi que l'Union européenne.

Les États-Unis ont quitté l'accord en 2018 sous l'ancien Président Donald Trump et sont en train de négocier leur retour, jusqu'à présent sans qu'aucun accord n'ait été conclu.

La cheffe des affaires politiques a regretté que les négociations pour rétablir le plan restent au point mort alors même que tous les participants, y compris les États-Unis, ont réaffirmé qu'un « retour à la mise en œuvre intégrale et effective du plan » était la seule option viable.

Conçu et approuvé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité, le plan propose une solution où les installations nucléaires de l'Iran ne sont utilisées qu'à des fins pacifiques. En contrepartie, les sanctions doivent être levées, apportant « des avantages économiques tangibles au peuple iranien », a rappelé Mme DiCarlo.

Elle a réitéré l'appel du Secrétaire général aux États-Unis pour qu'ils lèvent ou renoncent à leurs sanctions et pour qu'ils prolongent les dérogations concernant le commerce du pétrole avec l'Iran. Elle a également réitéré l'appel du chef de l'ONU à l'Iran de « revenir sur les mesures qu'il a prises qui ne sont pas conformes à ses engagements liés au nucléaire dans le cadre du plan ».

Rôle de l'AIEA

Elle a déclaré qu'à la suite d'une déclaration conjointe de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'Iran en mars, des caméras de surveillance ont été installées dans des ateliers où sont fabriquées des pièces de centrifugeuse.

L'organisme de surveillance nucléaire soutenu par l'ONU a également signalé en mai qu'il n'avait plus d'inquiétude concernant la présence d'uranium hautement enrichi qui avait été détecté à un endroit.

Cependant, l'ONU est alarmée que l'agence reste incapable de vérifier le stock d'uranium enrichi dans le pays. Citant les estimations de l'AIEA, Rosemary DiCarlo a déclaré : « L'Iran dispose désormais d'un stock total d'uranium enrichi de plus de vingt fois la quantité autorisée en vertu du PAGC. Cela comprend des quantités accrues d'uranium enrichi à 20% et 60% ».

Vues divergentes

Abordant les dispositions de l'accord relatives aux missiles balistiques, elle a évoqué les informations reçues de la France, de l'Allemagne, de l'Iran, d'Israël, de la Russie et du Royaume-Uni concernant le vol d'essai iranien d'un lanceur spatial en mars, ainsi que les tests et le dévoilement de deux nouveaux missiles balistiques par l'Iran, en mai et juin.

« Les lettres reçues des États membres continuent de refléter les points de vue divergents quant à savoir si ce lancement et les développements de missiles sont incompatibles avec la résolution », a déclaré Mme DiCarlo aux ambassadeurs.

Elle a également détaillé les informations reçues sur les pièces de missiles balistiques saisies par la Royal Navy britannique en février, dans les eaux internationales du golfe d'Iran.

Alors que la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni estiment que certains étaient des articles contrôlés en provenance d'Iran et transférés en violation de la résolution 2231, l'Iran et la Russie ont répondu qu'il n'y avait aucune preuve reliant le navire intercepté et sa cargaison à l'Iran, et aucune indication claire que les composants saisis étaient d'origine iranienne.