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Covid long : 36 millions de personnes touchées en Europe lors des 3 premières années de la pandémie

Alors qu’elle déclarait le 5 mai que la pandémie ne constituait plus une urgence sanitaire mondiale, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a alerté ce mardi sur l’importance de ne pas baisser la garde pour autant.

D’après les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 36 millions d’habitants de la région européenne, qui rassemble 53 pays et s’étend jusqu’à l’Asie centrale, ont sans doute été touchés par une Covid longue.

Selon la branche européenne de l’OMS, c’est « une maladie complexe que nous connaissons encore très mal » bien qu’un Européen sur 30 ait souffert d’une Covid longue lors des trois dernières années.

« C’est une personne sur 30 qui a peut-être encore du mal à reprendre une vie normale. Une personne sur 30 qui pourrait souffrir en silence, laissée pour compte alors que d’autres s’éloignent de la Covid-19 », a déclaré lors d’un point de presse, le Dr Hans Henri P. Kluge, Directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

La Covid-19 n’a pas disparu

Pour l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, la Covid longue reste un point aveugle flagrant dans les connaissances, qui doit être comblé de toute urgence.

« Nous écoutons les appels des patients atteints de Covid longue et des groupes de soutien et nous sensibilisons à leur situation, mais il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire pour la comprendre », a ajouté le Dr Kluge, relevant que sans la mise au point de diagnostics et de traitements complets pour la Covid longue, il sera difficile de vraiment se remettre de la pandémie.

Une personne sur 30 qui pourrait souffrir en silence, laissée pour compte alors que d’autres s’éloignent de la Covid-19

« Nous encourageons la poursuite de la recherche et exhortons les personnes éligibles à la vaccination contre la Covid-19 à se faire vacciner. Cette maladie méconnue doit être prise au sérieux, dans tous les secteurs de la santé et de la société, et nous devons veiller à ce que les patients aient accès à des soins suffisants », a-t-il souligné.

Pour la région européenne de l’OMS, cet été sera le premier depuis plus de trois ans sans la menace imminente de la Covid-19. Toutefois, même si on peut en avoir l’impression, « la Covid-19 n’a pas disparu », prévient l’OMS-Europe. Il ne faut pas baisser la garde face à la Covid-19, a prévenu mardi le bureau européen de l’OMS. 

« Près de 1.000 nouveaux décès dus à la Covid-19 continuent de se produire chaque semaine dans la région, et il s’agit d’une sous-estimation due à la baisse du nombre de pays qui signalent régulièrement les décès dus à la Covid-19 à l’OMS », a affirmé le Dr Kluge, ajoutant que la maladie continue d’affecter de manière disproportionnée les plus faibles et les plus vulnérables.

Le défi d’un été « exceptionnellement chaud » en Europe

L’autre source de préoccupation a trait à « l’été exceptionnellement chaud » en Europe. Cette inquiétude de l’OMS intervient alors que la semaine dernière, l’Espagne et le Portugal ont enregistré des températures supérieures à 40 degrés, ce qui augmente considérablement le risque d’incendies de forêt.

« Un nouveau rapport de l’Union européenne et de l’Organisation météorologique mondiale a récemment mis en garde contre le fait que l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale depuis les années 1980, et que la chaleur extrême des mois d’été devient la norme, et non plus l’exception », a fait valoir le Dr Kluge, rappelant que l’an dernier, les chaleurs extrêmes ont fait 20.000 victimes entre juin et août dans la région européenne de l’OMS.

Alors qu’au début du mois, le Kazakhstan a été le théâtre d’incendies mortels, d’autres parties de la région ont connu des inondations soudaines et des glissements de terrain, qui ont également fait des victimes.

« Veillez donc les uns sur les autres pendant les mois d’été en prenant soin de vos parents et voisins âgés, en limitant les activités extérieures lorsqu’il fait très chaud, en vous hydratant, en gardant vos maisons fraîches et en vous accordant du temps pour vous reposer », a conclu le Dr Kluge.