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L’ONU appelle la Russie et l’Ukraine à enquêter sur des prétendus ordres d’exécution de prisonniers de guerre

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a exhorté, mardi, les autorités russes et ukrainiennes à enquêter sur les informations faisant état d’ordres présumés d’exécution de prisonniers de guerre par les deux parties dans le cadre de l’invasion russe.

« Nous demandons instamment aux autorités russes et ukrainiennes d’enquêter et de condamner rapidement et publiquement les enregistrements audio qui ont été diffusés au cours du week-end et dans lesquels des personnes ayant apparemment des liens avec les deux parties au conflit en Ukraine semblent ordonner l’exécution sommaire de prisonniers de guerre ou déclarer qu’il n’y aura pas de survivants sur le champ de bataille », a déclaré lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

Les enregistrements audios ont été révélés le 23 avril via diverses chaînes Telegram, appelant les combattants à « cesser de faire des prisonniers de guerre et à exécuter ceux qui ont déjà été capturés ».

Des appels à l’exécution de prisonniers de guerre pourraient constituer des crimes de guerre

Dans l’un de ces enregistrements, on entend un soldat ukrainien présumé ordonner le meurtre d’un prisonnier de guerre du groupe Wagner. Une déclaration audio a ensuite été diffusée, apparemment par le chef du groupe Wagner, indiquant qu’ils ne feraient plus de prisonniers de guerre sur le champ de bataille.

L’ordre d’exécuter sommairement des personnes hors de combat, y compris des prisonniers de guerre, suivi de leur assassinat ou d’une tentative d’assassinat, constitue un crime de guerre, tout comme la déclaration selon laquelle il n’y aura pas de quartier,

« Bien que nous n’ayons pas encore pu vérifier l’authenticité de ces enregistrements, de telles déclarations pourraient provoquer ou encourager des exécutions sommaires de prisonniers de guerre ou de personnes hors de combat », a ajouté Mme Shamdasani, relevant que si c’est vérifié, « l’ordre d’exécuter sommairement des personnes hors de combat, y compris des prisonniers de guerre, suivi de leur assassinat ou d’une tentative d’assassinat, constitue un crime de guerre, tout comme la déclaration selon laquelle il n’y aura pas de quartier ».

Les services du Haut-Commissaire Volker Türk demandent donc aux autorités russes et ukrainiennes de se conformer aux obligations qui leur incombent en vertu du droit international, d’enquêter sur les déclarations contenues dans ces enregistrements et d’identifier et de poursuivre les responsables. 

L’ONU avait déjà accusé Ukrainiens et Russes d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre

En outre, le HCDH a appelé les commandants militaires et autres supérieurs à donner des ordres clairs et sans ambiguïté pour protéger et traiter humainement les prisonniers de guerre et les personnes hors de combat, et à veiller à ce que ces ordres soient strictement respectés.

L’ONU avait accusé le 25 mars dernier les forces ukrainiennes et russes d’avoir commis des dizaines d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre pendant l’invasion russe de l’Ukraine et de mauvais traitements.

« Nous sommes profondément préoccupés par l’exécution sommaire de 25 prisonniers de guerre et personnes hors de combat russes » ainsi que par celle de « 15 prisonniers de guerre ukrainiens », avait déclaré Matilda Bogner, cheffe de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations Unies en Ukraine.