Fil d'Ariane
Conseil de sécurité sur l’Ukraine : Guterres appelle à donner une chance à la paix
Un an jour pour jour après l’invasion de grande envergure de l’Ukraine par la Russie, le Conseil de sécurité a tenu vendredi une réunion au niveau ministériel sur la situation en Ukraine, l’occasion pour le Secrétaire général de l’ONU d’appeler à « donner une chance à la paix ».
« Il y a un an, je siégeais dans ce Conseil, et j’ai demandé avec insistance : ‘Au nom de l’humanité, ne permettez pas que commence en Europe ce qui pourrait être la pire guerre depuis le début du siècle, avec des conséquences non seulement dévastatrices pour l’Ukraine, non seulement tragiques pour la Fédération de Russie, mais avec un impact que nous ne pouvons même pas prévoir s’agissant des conséquences pour l’économie mondiale’. J’ai dit à ce moment-là : donnons une chance à la paix », a rappelé le chef de l’ONU, António Guterres, aux membres du Conseil de sécurité.
« Mais la paix n’a eu aucune chance. La guerre a pris le dessus. L’invasion russe de l’Ukraine est une violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit international », a-t-il ajouté, notant qu’elle a provoqué « la mort, la destruction et des déplacements à grande échelle ».
Parmi les chefs de la diplomatie participant à cette réunion du Conseil, il y avait notamment les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine, Dmytro Kuleba, des Etats-Unis, Antony Blinken, de la France, Catherine Colonna, et du Royaume-Uni, James Cleverly.
Selon le Secrétaire général de l’ONU, « la vie est un véritable enfer pour le peuple ukrainien », quelque 17,6 millions de personnes, soit près de 40% de la population ukrainienne, ayant besoin d’aide humanitaire et de protection.
« Nous avons besoin de paix – une paix conforme à la Charte des Nations Unies et au droit international », a-t-il martelé.
Protéger les civils
Alors que la guerre se poursuit, l’ONU continue d’appeler à agir sur plusieurs fronts, la protection des civils demeurant la priorité absolue.
« Les attaques contre les civils et les infrastructures civiles doivent cesser. L’emploi d’armes explosives à effets étendus dans des zones peuplées, dans les villes et les villages, doit prendre fin. Un accès humanitaire sûr et sans entrave doit être garanti, afin d’acheminer une aide vitale », a déclaré M. Guterres.
« Il nous faut également investir dans le redressement et la reconstruction de l’Ukraine. À la demande du gouvernement ukrainien et au nom du système des Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement procède, conjointement avec la Banque mondiale, à une évaluation des dégâts aux infrastructures énergétiques », a-t-il ajouté.
La voie de la diplomatie
Un an après l’invasion de grande envergure de l’Ukraine par la Russie, la voix des armes continue de se faire entendre, a noté le chef de l'ONU, mais « nous savons tous que la voie de la diplomatie et de la responsabilité est le chemin vers une paix juste et durable, une paix dans le respect de la Charte des Nations Unies, du droit international et de la résolution adoptée hier par l’Assemblée générale ».
Selon lui, il faut « éviter toute nouvelle escalade » et « encourager chaque effort significatif qui vise à mettre fin à l’effusion de sang et donner, une bonne fois pour toutes, une chance à la paix ».
Jeudi, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution exigeant de nouveau le retrait des forces russes de l'Ukraine.
La résolution a été adoptée par 141 voix pour, 7 contre (Bélarus, Corée du Nord, Erythrée, Mali, Nicaragua, Russie et Syrie) et 32 abstentions, au deuxième jour d’une session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale.