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Haïti : le Conseil de sécurité instaure un régime de sanctions

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi, à l’unanimité, un projet de résolution établissant un régime de sanctions sur Haïti, qui comprend un gel ciblé des avoirs, une interdiction de voyager et des mesures d'embargo sur les armes.

Le projet de texte, qui était présenté par le Mexique et les États-Unis, établit le premier régime de sanctions du Conseil de sécurité depuis celui sur le Mali, créé en septembre 2017.

La résolution établit un comité des sanctions sur Haïti et demande au Secrétaire général de créer, pour une période initiale de 13 mois, un groupe d'experts pour soutenir les travaux du comité. Le comité sera chargé de désigner les personnes et entités devant faire l'objet des sanctions, qui s'appliqueront pour une période initiale d'un an.

Les critères de désignation décrits dans la résolution comprennent :

  • Participer ou soutenir des activités criminelles et la violence impliquant des groupes armés et des réseaux criminels, y compris le recrutement d'enfants, les enlèvements, la traite des personnes, les homicides et la violence sexuelle et sexiste ;
  • Soutenir le trafic illicite et le détournement d'armes et de matériel connexe, ou les flux financiers illicites qui y sont liés ;
  • Entraver l'acheminement de l'aide humanitaire vers et à l'intérieur d'Haïti ; et
  • Attaquer le personnel ou les locaux des missions et opérations de l'ONU ou fournir un soutien à de telles attaques.

Jimmy Cherizier visé

Une annexe au texte de la résolution désigne une personne sous le régime : Jimmy Cherizier (également connu sous le nom de « Barbecue »), qui dirige une fédération de bandes organisées connue sous le nom de « Famille G9 et alliés ». Il note que Cherizier « a commis des actes menacent la paix, la sécurité et la stabilité d'Haïti » et a « planifié, dirigé ou commis des actes qui constituent des atteintes graves aux droits humains ».

Le vote  intervient dans le contexte d'une crise majeure en Haïti, où la violence endémique des gangs et les troubles populaires généralisés ont aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse.

Des gangs criminels bloquant l'accès à des infrastructures essentielles telles que le terminal de Varreux, le principal terminal pétrolier du pays, ont paralysé des services essentiels, notamment la distribution d'eau, la collecte des ordures et le fonctionnement des établissements de santé. A cela s’ajoute la résurgence du choléra en Haïti depuis début octobre.