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Le Conseil des droits de l’homme prolonge le mandat de sa Commission pour le Soudan du Sud

Une résolution adoptée, jeudi, par les États membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU prolonge le mandat de sa Commission sur les droits de l’homme au Soudan du Sud. Et ce contre l’avis de Juba et du Groupe africain, qui avait espéré le vote d’une seule résolution sur « l’assistance technique ».

Dix-neuf votes en faveur du renouvellement pour une nouvelle période d’un an du mandat de la Commission sur les droits de l’homme au Soudan du Sud et presque autant d’abstentions (17).

Dix-sept États membres, africains pour la plupart, ont refusé de prendre position sur le renouvellement du mandat. Mais onze pays ont voté contre, dont la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Somalie, le Soudan, mais aussi la Chine ou la Fédération de Russie.

Si ce texte présenté par le Royaume-Uni s’est félicité des progrès accomplis par le gouvernement sud-soudanais dans l’application de l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit, il constate toutefois que de nombreux éléments de l’Accord revitalisé sont essentiels pour garantir une paix durable et viable au Soudan du Sud.

La résolution estime qu’un mécanisme de suivi et de « collecte de preuves » reste indispensable tant que des institutions prévues comme le tribunal hybride sur ce pays ne sont pas établies.

Le Groupe africain parle d’une résolution contre-productive

Pour le Groupe africain, le vote d’une résolution, malgré le rejet du pays concerné, serait contre-productif.

« La résolution entraverait les progrès réalisés jusqu’à présent sur le plan politique et sécuritaire, et ne va pas appuyer certainement le dialogue constructif, la coopération et l’engagement significatif nécessaire dans le domaine de la promotion des droits de l’homme », a déclaré au nom du Groupe africain, Kouadio Adjoumani, Ambassadeur et Représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies à Genève.

Dans un rapport présenté vendredi 18 mars, la Commission de l’ONU sur les droits de l'homme au Soudan du Sud avait accusé de hauts responsables du pouvoir sud-soudanais d’avoir commis des exactions s’apparentant à « des crimes de guerre ». Elle a indiqué avoir identifié 142 personnes dont les actes doivent faire l’objet d’une enquête. Le pays est régulièrement secoué par des violences inter-ethniques.

La Commission sur les droits de l’homme au Soudan du Sud soumettra, à la cinquante-deuxième session [mars 2023] du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, un rapport sur la situation des droits de l’homme dans le pays.

Le Conseil était saisi également ce vendredi d’un autre projet de résolution portant sur « l’assistance technique et le renforcement des capacités au Soudan du Sud ».