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Guerre en Ukraine : le chef de l’AIEA prêt à se rendre à Tchernobyl pour garantir la sécurité des sites nucléaires

Au neuvième jour de l’offensive russe en Ukraine, des frappes russes ont touché dans la nuit de jeudi à vendredi une unité de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia. Mais selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA), « le danger a été écarté » et les équipements « essentiels » du site, comme les réacteurs, n’ont pas été « touchés ».

Les niveaux de radioactivité restent inchangés sur le site de la centrale, qui compte six réacteurs nucléaires et fournit une grande partie de l’énergie du pays, a indiqué l’agence onusienne basée à Vienne (Autriche).

L’autorité de régulation ukrainienne a déclaré que le personnel de la centrale prenait des mesures d’atténuation. 

Face à la menace, le Directeur général de l’AEIA, Rafael Mariano Grossi, s’est immédiatement entretenu de la gravité de la situation avec le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, ainsi qu’avec l’autorité nationale de réglementation et l’exploitant du pays.

L’AIEA a ainsi mis son Centre d’incidents et d’urgences (IEC) en mode de réponse complet.

Etablir un cadre d’engagement pour la sureté des installations nucléaires 

« Je suis profondément préoccupé par la situation à la centrale nucléaire de Zaporijia. J’ai parlé avec le Premier ministre ukrainien, Denys Shmygal. Je suis en contact étroit avec l’autorité de régulation nucléaire et l’opérateur ukrainiens », a dit dans un tweet M. Grossi, appelant les parties « à s’abstenir de toute action susceptible de mettre les centrales nucléaires en danger ».

L’AIEA continue de suivre de près l’évolution de la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia et reste en contact permanent avec l’Ukraine. 

Lors d’une conférence de presse vendredi à Vienne, M. Grossi a réitéré les sept principes de sureté nucléaire sur lesquels « tous les pays sans aucune exception » se sont accordés pour garantir la sécurité des installations nucléaires.

Il s'agit du maintien : de l’intégrité physique des installations nucléaires ; des systèmes de sécurité ; de la capacité du personnel à mener à bien ses fonctions ; de l’accès à l’électricité et aux pièces de ravitaillement permettant aux installations de continuer de fonctionner ; du fonctionnement des systèmes de détection de radiation ; et enfin, de la communication.

« Nous avons, bien sûr, eu la chance qu'il n'y ait pas eu d'émission de radiations et que l'intégrité des réacteurs en eux-mêmes n'a pas été compromise », a dit M. Grossi, soulignant que « les mots doivent avoir un sens » et que « le moment est venu d’agir » en répondant à la demande d’assistance de l’Ukraine. 

« J'ai indiqué à la Fédération russe et à l'Ukraine ma disponibilité pour voyager à Tchernobyl dès que possible », a-t-il déclaré le chef de l’AIEA ajoutant que « les deux parties examinent l'offre ».

M. Grossi a précisé qu’il ne prétendait en aucun cas être « un médiateur autoproclamé » et que son initiative « n'a rien à voir avec les aspects politiques de cette crise », qui ne relève pas de son mandat.

L'idée derrière l’initiative, a expliqué le chef de l’agence de l’ONU chargée de la sureté nucléaire, est de « convenir d'un cadre sous l'égide de l'AIEA, où l'Ukraine et les forces présentes dans le contexte de cette opération militaire de la Fédération de Russie, peuvent s’engager à ne pas compromettre ces principes que je viens d’évoquer ».