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Inquiet de la détérioration de la situation concernant l’Ukraine, le chef de l’ONU annule une visite en RDC

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est déclaré inquiet, lundi, de la détérioration de la situation concernant l’Ukraine et a décidé d’annuler la visite de trois jours qu’il devait effectuer en République démocratique du Congo (RDC) à partir de mardi.

Le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a annoncé l’annulation de cette visite dans une courte note adressée à la presse. Il a précisé que le chef de l’ONU, qui se trouvait en Europe, serait de retour mardi à New York.

Plus tard, dans une déclaration à la presse, le porte-parole a déclaré que le Secrétaire général était « vivement préoccupé par la décision de la Fédération de Russie concernant le statut de certaines zones des régions de Donetsk et Louhansk en Ukraine ». « Il appelle au règlement pacifique du conflit dans l'est de l'Ukraine, conformément aux Accords de Minsk, tels qu'approuvés par le Conseil de sécurité dans la résolution 2202 (2015) », a-t-il ajouté.

« Le Secrétaire général considère que la décision de la Fédération de Russie est une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine et qu'elle est incompatible avec les principes de la Charte des Nations Unies », a encore dit son porte-parole. « L'ONU, conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale, continue de soutenir pleinement la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».

Le chef de l’ONU exhorte tous les acteurs concernés à concentrer leurs efforts « sur la cessation immédiate des hostilités, la protection des civils et des infrastructures civiles, la prévention de toute action et déclaration susceptibles d'aggraver encore la situation dangereuse en Ukraine et autour de l'Ukraine et donner la priorité à la diplomatie pour résoudre tous les problèmes de manière pacifique ».

Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres devant des journalistes au siège de l'ONU à New York.
Photo ONU/Manuel Elias
Le Secrétaire général de l'ONU António Guterres devant des journalistes au siège de l'ONU à New York.

Augmentation des violations du cessez-le-feu

Auparavant, dans son point de presse quotidien, le porte-parole avait indiqué que le Secrétaire général était « très préoccupé » par les récentes informations faisant état d'une augmentation des violations du cessez-le-feu, y compris l'utilisation d'armes lourdes à travers le ligne de contact dans l'est de l'Ukraine.

« Nous sommes particulièrement préoccupés par les informations faisant état de victimes civiles, le ciblage d'infrastructures civiles essentielles et les évacuations », a-t-il dit. « Nous soulignons notre appel à une cessation immédiate des hostilités, à une retenue maximale et à toutes les parties d'éviter toute action et déclaration qui aggraverait encore les tensions. Toutes les questions doivent être traitées par la diplomatie ».

Visite en RDC annulée

Le Secrétaire général de l’ONU devait se rendre mardi dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), pour exprimer sa solidarité avec les familles qui continuent d’être attaquées et déplacées par des groupes armés.

Sa visite en RDC devait se conclure par sa participation au dixième Sommet du Mécanisme régional de suivi de la paix, de la sécurité et du cadre de coopération pour la RDC et la région, organisé vendredi 24 février dans la capitale congolaise, Kinshasa.

Lors de ce sommet, les dirigeants de la région des Grands Lacs vont évaluer les progrès et les problèmes dans la mise en œuvre de l’accord signé à Addis-Abeba, il y a neuf ans.

La situation humanitaire continue de se détériorer en République démocratique du Congo, en particulier dans les provinces de l’est, compte tenu de la situation sécuritaire volatile. Le nombre des attaques contre les civils, dont les déplacés, a augmenté, cette dernière année, en particulier dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.