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Liban : pour António Guterres, des élections équitables en 2022 seraient une « opportunité essentielle » pour que les voix soient entendues

Après avoir écouté et vu de ses propres yeux la souffrance du peuple libanais, le chef de l'ONU a déclaré mardi aux dirigeants politiques de ce pays qu'ils « n'ont pas le droit d'être divisés », et de laisser la nation paralysée, au milieu de crises multiples.

« Toutes les institutions gouvernementales sont mesurées sur les résultats : protection sociale, accès à l'électricité et à l'eau, éducation et soins de santé de base, bonne gouvernance et protection des droits de l'homme », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.

Un rôle essentiel

S'exprimant lors d'une conférence de presse marquant la fin de sa mission de solidarité de trois jours, il a déclaré que si le pays devait retrouver la voie d'un redressement durable, « la société civile, les femmes et les jeunes ont un rôle critique à jouer ».

« Leurs voix doivent être entendues, et leurs propositions sérieusement prises en compte », a-t-il déclaré. 

« Des élections parlementaires libres et équitables, organisées dans les délais en 2022, seront une occasion essentielle pour le peuple de faire entendre sa voix », a-t-il encore ajouté.

M. Guterres s'est dit reconnaissant d'avoir pu dialoguer avec un large éventail de la société libanaise, y compris les autorités politiques et militaires, ainsi que les chefs religieux.

Il a également effectué des visites sur le terrain dans le nord et le sud du pays et a déclaré aux journalistes que cela avait été « un honneur » de revenir dans un pays cher à son cœur.

« Mais cela m'attriste de voir les habitants de ce beau pays souffrir autant. Le peuple libanais est confronté à d'immenses défis », a-t-il déclaré. « Pourtant, malgré les épreuves qu'ils endurent, la chaleur et la générosité du peuple libanais continuent de briller », a-t-il fait valoir.  

Le Secrétaire général a déclaré que la région et le monde entier étaient reconnaissants de la générosité du pays, qui a donné refuge aux Syriens et à d'autres personnes fuyant les conflits violents, et a salué « l'esprit de coexistence et de tolérance » du pays.  

Les victimes méritent des réponses

Concernant l'explosion du port de Beyrouth, où plus de 200 personnes ont perdu la vie dans les explosions dévastatrices d'août 2020, il a réitéré son point de vue selon lequel « toutes les victimes méritent des réponses et une justice qui ne peut être rendue que par une enquête impartiale, approfondie et transparente ».  

Le chef de l'ONU a exprimé sa grave préoccupation quant à l'impact de l'aggravation de la crise économique et financière qui a été alimentée par l'impasse politique, le sectarisme, les protestations généralisées et une urgence humanitaire croissante.

« Hier, j'ai visité Tripoli dans le nord du Liban et aujourd'hui, Tyr dans le sud. J'ai été très ému en écoutant les témoignages de première main sur l'impact de cette crise sur la vie quotidienne des gens », a déclaré M. Guterres.

Écouter le peuple

« Les gens attendent de leurs dirigeants politiques qu'ils soient à l'écoute de leurs besoins et qu'ils rétablissent l'économie, notamment par le biais d'un gouvernement et d'institutions étatiques qui fonctionnent, et en luttant efficacement contre la corruption ».

« Ces deux derniers jours, j'ai exhorté les dirigeants politiques du Liban à travailler à la mise en œuvre de réformes qui répondent aux demandes du peuple libanais pour plus de bien-être, de responsabilité, de protection et de transparence, afin de restaurer l'espoir d'un avenir meilleur ».

Nous aurons plus d'informations sur la visite du Secrétaire général au Liban par notre équipe d’ONU Info  sur le terrain, plus tard dans la journée....