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Diplomatie préventive : « La prévention est absolument indispensable à une paix durable » – Guterres

A l’occasion d’un débat au Conseil de sécurité sur le rôle de la diplomatie préventive pour maintenir la paix et la sécurité dans le monde, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a estimé mardi que la prévention n’était pas un outil politique mais « une voie réaliste vers la paix ».

Devant les membres du Conseil de sécurité, le chef de l’ONU a regretté que la prévention ne bénéficie pas toujours de l’attention qu’elle mérite. Selon lui, cela s’explique peut-être par le fait qu’il est difficile de mesurer les résultats d'un conflit évité.

« Mais la prévention est absolument indispensable à une paix durable. Et la prévention est la raison de l’existence des Nations Unies », a-t-il ajouté.

C’est parce que la prévention est essentielle et que le conflits ne sont pas inévitables que le Secrétaire général l’a mise au centre de son premier et de son second mandat.

« Nous savons que la diplomatie préventive fonctionne », a-t-il déclaré devant les membres du Conseil de sécurité.

Il a rappelé qu’il utilise ses bons offices - parfois publiquement, parfois en coulisses - pour chercher à désamorcer des conflits et à faire progresser la paix.

« Une partie centrale de notre stratégie de prévention consiste à travailler avec des organisations régionales et sous-régionales », a-t-il souligné, citant notamment l'Union africaine, l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et l’Union européenne.

Un élément essentiel de cette collaboration est d’aider à préparer et garantir des élections pacifiques, comme par exemple les élections passées à Madagascar, en République démocratique du Congo, et en République centrafricaine.

Accompagner la transition politique au Mali

Le Secrétaire général a également cité les efforts au Mali, où l’ONU, avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et ses partenaires, accompagne la transition politique pour assurer un retour pacifique et rapide à l'ordre constitutionnel.

« Dans la région des Grands Lacs, mon Envoyé spécial s'attache à renforcer la confiance mutuelle entre les pays et les dirigeants », a également noté M. Guterres, qui a cité, en outre, les efforts de son Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel, qui « travaille main dans la main avec toutes les entités pour construire la paix et soutenir les populations de cette sous-région ».

M. Guterres s’est dit fier du travail de l’Organisation mais a estimé qu’il fallait renforcer tous les outils de la diplomatie préventive à l'avenir, comme le propose l'Agenda pour la paix.

« Cela signifie des systèmes d'alerte précoce et des outils de prospective stratégique plus solides, notamment de meilleures données et analyses, afin que nous puissions développer une compréhension commune des menaces pour détecter et éviter les crises imminentes » a-t-il dit. « Cela signifie des capacités de médiation renforcées - les premières lignes de nos efforts diplomatiques pour construire la paix dans les communautés du monde entier ».

En conclusion, le Secrétaire général a rappelé que « la prévention n’est pas un outil politique – mais une voie réaliste vers la paix ». 

« Pour que la diplomatie préventive et le développement contribuent à la paix à laquelle nous aspirons tous, nous avons besoin du soutien total de ce Conseil, et même de tous les États Membres », a-t-il ajouté.
Selon lui, il y a eu « trop d’occasions manquées en matière de prévention à cause de la méfiance entre États Membres sur leurs motivations respectives ».

« Une paix durable exige un travail constant avec les dirigeants, les communautés et tous les partenaires afin de construire la stabilité que seul le développement inclusif peut apporter », a-t-il déclaré.