Aller au contenu principal

Europe : l’ONU alarmée par le sort de réfugiés et migrants massés à la frontière entre la Pologne et le Bélarus

Deux agences des Nations Unies pour les réfugiés ont exprimé mardi leur inquiétude concernant le sort de centaines de réfugiés et migrants qui campent près de la frontière polono-biélorusse.  Elles ont appelé à une désescalade immédiate à la frontière entre les deux pays.

« Des informations indiquent que, le 8 novembre, les réfugiés et les migrants se seraient déplacé vers le point de passage international {Bruzgi}, avec la Pologne, et se seraient installé dans un camp de fortune à proximité de la frontière pendant la nuit », ont affirmé l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) basées à Genève.

Les deux agences se sont dites alarmées par les derniers rapports en provenance de cette frontière et ont appelé les États à veiller à ce que la sécurité et les droits humains des migrants et des réfugiés soient respectés.   

Un groupe important de migrants et de réfugiés, parmi lesquels des femmes et des enfants, se sont massés du côté biélorusse de la frontière. 

Selon la presse, l’Union européenne accuserait le président biélorusse, Alexandre Loukachenko d’avoir orchestré l’arrivée d’une vague de migrants et de réfugiés, en réponse aux sanctions imposées par Bruxelles, ce qu’il dément.

L’OIM et le HCR dénoncent l’instrumentalisation des réfugiés à des fins politiques

Le HCR et l’OIM ont dénoncé publiquement, à plusieurs reprises, l’instrumentalisation des migrants et des réfugiés à des fins politiques. 

« Cela est déplorable et doit cesser », ont-elles fait valoir, ajoutant que « profiter du désespoir et de la vulnérabilité des migrants et des réfugiés en leur offrant des promesses irréalistes et trompeuses est inacceptable et a de graves conséquences humaines ».  

Ces derniers mois, les deux agences ont réitéré à plusieurs reprises aux autorités biélorusses la nécessité de préserver le bien-être des personnes et d’éviter de créer « des situations humanitaires difficiles ». Elles se disent également prêtes à aider les autorités de Minsk à évaluer la situation personnelle des réfugiés, dans des lieux appropriés, loin des zones frontalières.  

« Au vu de la situation alarmante à la frontière, les deux parties doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international », ont insisté le HCR et l’OIM, qui appellent Minsk et Varsovie à « garantir la sécurité, la dignité et la protection des droits des personnes bloquées à la frontière ».   

Avec plusieurs décès tragiques enregistrés dans la zone frontalière ces dernières semaines, le HCR et l’OIM rappellent aux Etats la nécessité de prévenir toute nouvelle perte de vie. 

Elles veulent s’assurer que « le traitement humain des migrants et des réfugiés soit une priorité absolue ».  

Aussi, elles indiquent être en contact avec les deux gouvernements et appellent à une résolution urgente de la situation.  Elles prônent « un accès immédiat et sans entrave au groupe afin de garantir que l’aide humanitaire soit fournie ». 

Evaluer le sort des réfugiés, dans des lieux appropriés, loin des zones frontalières

Pour l’ONU, il s’agit d’identifier et de venir en aide à toutes les personnes ayant besoin d’une protection internationale ou d’autres formes de protection et que celles qui souhaitent demander l’asile puissent le faire là où elles se trouvent. 

Le HCR et l’OIM se tiennent prêts à fournir une assistance humanitaire des deux côtés de la frontière.

Les deux acteurs humanitaires onusiens ont également exhorté les autorités concernées à explorer toutes les options humanitaires pour répondre à cette situation, aux droits de l’homme et aux besoins de protection internationale des personnes de ce groupe, y compris les retours volontaires.