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L'ONU demande aux États de « redoubler d'efforts » pour faire respecter les embargos sur les armes

La Haut-Représentante des Nations Unies aux affaires de désarmement a déclaré mercredi au Conseil de sécurité que « les États devraient redoubler d'efforts » pour faire respecter les embargos sur les armes, estimant que le niveau des violations « reste préoccupant ».

« Le Conseil de sécurité devrait leur demander de rendre compte des mesures qu'ils ont prises, de mettre en œuvre des mesures pertinentes et de coopérer et partager des informations avec les groupes d'experts des sanctions », a déclaré Izumi Nakamitsu.

Elle informait le Conseil de sécurité sur la menace que représentent les flux illicites d'armes légères et de petit calibre dans le contexte des opérations de maintien de la paix de l'ONU.

Selon elle, ces armes « restent un facteur déterminant dans l'atteinte à la paix et à la sécurité » et ont « profondément aggravé les situations des populations vulnérables qui souffrent déjà des conflits ».

Des armes légères et de petit calibre sont collectées et triées en vue de leur destruction dans une installation en Serbie en 2017.
PNUD/SEESAC
Des armes légères et de petit calibre sont collectées et triées en vue de leur destruction dans une installation en Serbie en 2017.

Les opérations de paix

Là où il y a une présence de maintien de la paix des Nations Unies, cette menace peut exacerber le conflit, rendre les embargos sur les armes inefficaces, mettre en danger les Casques bleus, les travailleurs humanitaires et les populations locales, et compliquer les accords de paix.

Mme Nakamitsu a attiré l'attention sur le nombre croissant de résolutions qui prennent en compte la gestion des armes et des munitions, affirmant que cela « témoigne du rôle de l'ONU dans le soutien au contrôle de ces armes pour construire et maintenir la paix ».

Elle a souligné la menace que représentent les stocks mal entretenus, affirmant qu'ils constituent « de graves dangers humanitaires et sont une source connue de détournement d'armes ».

La Haut-Représentante a également encouragé le Conseil à inclure cette question dans le cadre des mesures de prévention des conflits.

Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement au Conseil de sécurité (photo d'archives)
Photo ONU/Eskinder Debebe
Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement au Conseil de sécurité (photo d'archives)

Les enfants et les nouvelles technologies

Mme Nakamitsu a déclaré aux membres du Conseil que « les enfants continuent de faire les frais des conflits armés », souvent favorisés et prolongés par la disponibilité généralisée des armes.

« Ainsi, toutes les initiatives de contrôle des armes légères et de petit calibre devraient être menées en tenant compte de leur impact potentiel sur les droits de l'enfant et vice versa », a-t-elle ajouté.

Elle a également mis en évidence de nouvelles questions connexes, qui méritent l'attention du Conseil de sécurité et des États membres.

Les technologies émergentes qui permettent la production d'armes de petit calibre « peuvent poser de nouveaux défis et opportunités pour l'efficacité des mesures de contrôle des armes de petit calibre », a-t-elle déclaré, et « devraient être sérieusement prises en compte ».

Elle a signalé une évolution des achats d'armes, en particulier de leurs pièces et composants, par le biais de ce que l'on appelle le Darknet et de plateformes en ligne, ce qui entraîne une augmentation significative de l'utilisation des services postaux et de messagerie, rendant ainsi la détection et les enquêtes criminelles plus difficiles.

Paul Heslop déminant à Kuito Bie, en Angola, en 1997, alors qu'il était directeur de pays et responsable de programme pour le HALO Trust en Angola. M. Heslop était le démineur qui a conduit la princesse Diana à travers le champ de mines lors de sa visite
UNMAS/The HALO Trust
Paul Heslop déminant à Kuito Bie, en Angola, en 1997, alors qu'il était directeur de pays et responsable de programme pour le HALO Trust en Angola. M. Heslop était le démineur qui a conduit la princesse Diana à travers le champ de mines lors de sa visite

Initiatives

Dans son exposé, Mme Nakamitsu a souligné deux initiatives lancées par les Nations Unies.

Premièrement, les partenaires du groupe CASA (Coordinating Action on Small Arms) des Nations Unies, qui élaborent des orientations sur les approches au niveau national. Deuxièmement, l'entité Saving Lives (SALIENT), qui a commencé à allouer des subventions pour s'attaquer à ce problème.

Elle a assuré que les Nations Unies continueraient à plaider pour l'universalisation du Protocole sur les armes à feu et du Traité sur le commerce des armes, ainsi que pour la mise en œuvre intégrale d'instruments tels que le Programme d'action sur les armes légères et l'Instrument international de traçage.

L'Organisation soutiendra également la décision de la Commission de l'Union africaine de prolonger jusqu'en 2030 la feuille de route principale des mesures pratiques visant à faire taire les armes à feu et d'autres initiatives régionales en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu'en Asie et dans le Pacifique.

Le Secrétaire exécutif du Centre régional sur les armes légères dans la région des Grands Lacs, la Corne de l'Afrique et les États limitrophes (RECSA), le général Badreldin Elamin Abdelgadir, et le chercheur principal du Small Arms Survey, David Lochhead, ont également informé le Conseil.