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Le chef de l’ONU juge important de continuer à aider le Soudan dans son processus de transition

Le Secrétaire général de l'ONU a salué jeudi les « réalisations remarquables et la résilience du peuple soudanais et de son gouvernement de transition » depuis le renversement d'Omar Al-Bachir en 2019.

António Guterres a tenu ces propos lors d'un événement virtuel de haut niveau sur le Soudan, qu'il a co-organisé avec la Norvège. « Nous sommes ici pour souligner combien il est important que la communauté internationale investisse dans ces efforts vitaux en prenant des mesures concrètes et en tenant ses promesses », a-t-il dit.

Au cours des deux dernières années, depuis que l'ancien Président a été renversé par l'armée soudanaise après des mois de manifestations contre son régime, le pays a connu un processus de transition.

M. Guterres a rappelé que, fin 2019, les dirigeants mondiaux se sont réunis pour célébrer l'adoption du document constitutionnel « historique » du pays et exprimer leur solidarité envers le nouveau gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre Hamdok.

Malgré certains défis, le Secrétaire général a estimé jeudi que les efforts de gouvernance démocratique et de rétablissement de la paix avaient progressé.

Pour M. Guterres, l'Accord de paix de Juba, signé il y a près d'un an, « a ouver la voie à la fin des conflits de longue date et dévastateurs au Soudan ». « Des efforts importants sont en cours pour mettre en œuvre l'Accord et parvenir à un accord avec les mouvements armés non signataires », a-t-il ajouté.

Le Soudan a également entrepris des réformes économiques ambitieuses. L'initiative concernant les pays pauvres très endettés « permettra un allégement du fardeau de la dette insoutenable du Soudan et libérera des ressources indispensables des institutions financières internationales », a souligné M. Guterres.

Soutien international

Pour M. Guterres, la communauté internationale « doit faire tout son possible pour aider à faire avancer ces efforts ».

En juin dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a mandaté la Mission intégrée d'assistance à la transition au Soudan (UNITAMS) d’apporter son soutien à la transition.

Pour l'avenir, le Secrétaire général a déclaré que des institutions telles que le Conseil législatif de transition seront cruciales. La rédaction d'une Constitution en vue d'élections complètes devrait offrir « des opportunités significatives pour de nouveaux progrès », a-t-il ajouté.

Il a également fait valoir que l'inclusion et la participation significative des femmes « profiteront à l'avenir de tous les Soudanais ».

Le Soudan continue cependant de faire face à des défis sécuritaires complexes, et le Secrétaire général a condamné, une fois de plus, la tentative de coup d'État du 21 septembre, qui a échoué, affirmant qu'elle « est un rappel de menaces persistantes ».

« Cela souligne l'importance de déployer tous les efforts pour protéger les civils, renforcer les droits de l'homme et assurer la sûreté et la sécurité pour tous », a-t-il ajouté.

Sur le front humanitaire, il a noté l'amélioration de l'accès dans certaines zones, mais a noté que plus de 13 millions de personnes ont encore besoin d'assistance.

Enfin, dans un appel à la communauté internationale, il a déclaré que le gouvernement de transition et ses partenaires peuvent « aider à réaliser la vision de millions d'hommes et de femmes soudanais, et plus particulièrement de jeunes soudanais, qui ont risqué leur vie pour la démocratie et la paix ». « Nous avons l'obligation de soutenir ces efforts », a-t-il conclu.

Défi démocratique

Le Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, s'est également exprimé lors de l'événement, soulignant plusieurs difficultés, notamment l'économie et la dette publique.

« Aujourd'hui, nous percevons moins de 6 % du PIB en impôts. Vous serez d'accord avec moi, vous ne pouvez pas diriger un gouvernement décent avec ce niveau d'imposition », a-t-il expliqué, ajoutant que le pays doit également plus de 60 milliards de dollars.

« Nous devons travailler sur la gestion des attentes de notre population. Le peuple soudanais a, à juste titre, des attentes très élevées vis-à-vis de la transition, du changement. Mais un héritage de 30 ans, vous ne pouvez pas le défaire du jour au lendemain », a-t-il conclu.